17 octobre 1961 : Contre le racisme d’Etat




Le 17 octobre 1961, des milliers d’algériennes et d’algériens défilaient pacifiquement
pour défendre leurs droits à l’égalité et à l’indépendance. Ils et elles furent emprisonnés,
torturés et refoulés en Algérie. Des centaines le payèrent de leurs vies, assassinés par les
forces de police. Exigeons de l’Etat qu’il reconnaisse sa responsabilité dans ce massacre et que
cesse les politiques racistes tout droit héritées du passé colonial français.

50 ans après les terribles évenements
du 17 octobre 1961, alors que
certains osent encore parler des
« bienfaits de la colonisation »,
l’Etat refuse toujours de reconnaitre
officiellement sa responsabilité
dans ce massacre et ceux des
guerres coloniales qu’il a menées.

Ces violences s’exerçaient à
l’encontre d’« indigènes » qui
avaient le tort de se révolter contre
le système colonial et le traitement
qui leur était réservé. Ces violences
racistes de nature coloniale de
l’Etat français n’ont pas cessé
 : les
« bavures policières » de ces dernières
décennies, à savoir les centaines
de jeunes dits « issus de l’immigration
 » tués impunément par la
police, se situent pleinement dans la
continuité de ce crime d’etat que
constitue le 17 octobre. Quant aux
centres de rétention administrative,
ils découlent de la tradition coloniale
de l’enfermement administratif
dont ont été vicitmes les indigènes
colonisés

L’Etat doit reconnaitre ses
responsabilités

Le traitement policier des cités, tant
dans le discours guerrier des territoires
à reconquérir que sur le terrain,
est la manifestation de l’oppression
raciste, hérité du colonialisme
républicain que l’etat inflige
aux populations immigré-e-s et à
leurs enfants et petits-enfants.
L’application de l’état d’urgence en
2005 au moment des révoltes dans
les quartiers populaires en
témoigne. il n’est pas rare de voir
les CRS occuper un quartier, contrôler
les habitantes et les habitants
arbitrairement au faciès ou encore
défoncer les portes des habitations
pour arrêter quelqu’un. Lors de
révoltes dans les cités, comme au
quartier de la Villeneuve à Grenoble
l’été dernier, les habitants subissent
souvent un traitement répressif
qui s’apparente à de la punition
collective, méthode qui allait
bon train dans les colonies.

Des violences racistes
requalifiées de « bavures »

Aujourd’hui, où le contexte actuel
est animé par les débats concernant
« l’identité nationale » et « l’héritage
positif de la colonisation », un
racisme décomplexé persiste, autant
relayé par les médias que par la
bouche des gouvernants. Alors que
le programme de stigmatisation des
migrantes et des migrants du pouvoir
en place semble s’être directement
inspiré de celui du FN, la commémoration
des 50 ans du 17 octobre
doit être un moment fort pour
exiger que cessent ces politiques
racistes tout droit héritées du passé
colonial français.

Exigeons que cesse les
politiques racistes

On ne construit pas la démocratie
sur des mensonges et des occultations.
50 ans après, il est temps :

 que les plus hautes autorités de
la République reconnaissent les
massacres du 17 octobre 1961
comme un crime d’Etat ;

 que la Fondation pour la
Mémoire de la guerre d’Algérie
vantant les « aspects positifs de la
colonisation » soit re-fondée sur
des bases totalement différentes ;

 que la liberté d’accès aux
archives soit effective pour tous ;

 que la recherche historique sur
ces questions soit encouragée,
dans un cadre franco-algérien,
international et indépendant.

Tract 17 Octobre 2011
 
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