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Brésil : Ecraser l’extrême droite par la lutte et l’action directe




Le 30 octobre dernier le Brésil a élu son nouveau président. Avec une victoire étroite du large front représenté par le ticket Lula-Alckmin, le résultat a enflammé les esprits des partisans des deux camps. Il est donc important de revisiter ce qui nous a amené à ce point afin de comprendre nos tâches en tant qu’anarchistes dans cette prochaine période.

Premièrement, contrairement à ce que disent les médias bourgeois et les partis de l’ordre, l’agitation bolsonariste se développe dans la mesure où il n’y a pas de mobilisation de classe dans les rues et les lieux de travail pour y faire face. La grande majorité des partis de gauche, sous le parapluie du PT, se positionnent comme défenseurs de l’ordre bourgeois et agissent comme un frein aux luttes [...]. Depuis la victoire électorale de l’extrême droite en 2018, il est clair que le choix d’une grande partie de la gauche brésilienne est de parier sur l’usure continue du président d’alors, en visant les scrutins de 2022 [...].

Reconstruire la gauche par les luttes

Ce choix stratégique a conduit à la tactique de la conduite d’un « front large » [...] qui se développe et culmine avec le choix de Geraldo Alckmin comme vice-président et le soutien de larges secteurs des classes dominantes [...]. Ce choix a évidemment imposé des limites à toute mobilisation et pousse le débat politique vers la droite. [...]

À quoi ressemblera la prochaine période ? Un gouvernement Lula-Alckmin confronté à une crise internationale, une économie brésilienne détruite, un Congrès pris en charge par le Centrão et un Bolsonarisme fort, concentré sur la mobilisation de ses bases. Non seulement les contre-réformes ne seront pas révoquées, mais d’autres, d’un grand intérêt pour le secteur défendant les agendas néolibéraux et la préservation des privilèges d’une certaine classe sociale, pourront progresser.

Et toute tentative de mobilisation des classes populaires risque de se heurter à l’opposition des sommets des grands mouvements syndicaux et sociaux, avec l’argument que les luttes pourraient renforcer le bolsonarisme.

Nous pensons qu’il est nécessaire de construire une alternative révolutionnaire qui s’oppose à la conciliation et qui donne la priorité à l’action directe plutôt qu’au conflit institutionnel. Nous travaillerons à faire de l’anarchisme une force importante [...] propre à forcer les agendas politiques.

Nous continuerons à agir sur les lieux de travail, dans les syndicats, sur les fronts du logement et des études. Il est urgent de construire un Front des classes opprimées, d’écraser l’extrême droite dans la rue, de démasquer les libéraux et de vaincre l’immobilisme encouragé par une grande partie de la gauche  !

Extrait du communiqué de l’Organização Anarquista Socialismo Libertário, São Paulo

 
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