À Contre Courant : Pour l’émancipation sociale !




Chaque mois, le mensuel Alternative libertaire reproduit l’édito de la revue alsacienne À Contre Courant, qui de son côté reproduit l’édito d’AL. Pour contacter ces camarades : ACC, BP 2123, 68060 Mulhouse Cedex.


Entre fanfaronnade et crainte

Bruxelles l’a exigé, Hollande s’exécute à petits pas. Le rapport Moreau a rendu de « neutres » conclusions. La 4e contre-réforme des retraites après celles de Balladur, Raffarin, Fillon, est sur la table. De 37,5 annuités à 41 en 2012, il en faudrait désormais 43 voire 44 pour espérer une retraite à taux plein. C’est le prix de sept milliards à trouver.

Pour y parvenir, les socialos comptent claironner que l’âge légal du départ à la retraite reste inchangé et si l’allongement de la durée du travail n’y suffit pas, la baisse des pensions par la désindexation complètera. Quant à la hausse de la CSG, la fin des abattements fiscaux pour les parents ayant trois enfants et plus, il leur faudra trouver d’autres arguments et du savoir-faire politicien pour faire oublier qu’ils étaient contre les « réformes » précédentes et faire oublier leur capitulation devant le Medef refusant toute hausse des cotisations patronales.

Ils vont également nous bassiner avec leur « courage » gestionnaire pour restreindre la durée d’indemnisation du chômage trop longue à leur goût, au plafond trop haut, pour introduire sa dégressivité en espérant que nombre de chômeurs basculent dans la catégorie des minima sociaux et disparaissent des statistiques du chômage.

Hollande l’a assuré à ses ministres : « Un mouvement social d’ampleur est évitable ». Regardez l’accord de l’insécurisation de l’emploi, c’est validé sans trop de remous ! Sa méthode : dépolitiser le débat par expert interposé, se présenter en bon gestionnaire et déminer le terrain social et politique. Rassurer d’abord : « Aucune décision n’est prise  » et, en bon Ponce Pilate, s’en remettre à la conférence sociale, à la bienveillance des collabos qui ont déjà sévi. Ces petits calculs politiciens des mauvais coups assénés pendant l’été suffiront-ils ? Pas sûr ! C’est pourquoi Hollande veut éviter la mobilisation des bataillons de la SNCF, d’EDF et de certains services publics. Donc, pas touche aux régimes spéciaux et au mode de calcul des retraites des fonctionnaires ?...

N’empêche, des députés s’affolent, tel Menucci : « La retraite c’est le patrimoine des Français qui n’en ont pas !  » ou la bande à Bartolone : attention ! « Le climat est anxiogène, la retraite peut être le point de basculement », il faut éviter le « risque d’un mouvement social  ». Quant à Ayrault il en reste à la langue de bois : ces « réformes de justice  » permettront de « construire un modèle de gauche durable  » (!). Hollande se rêvait en Schröder mais il risque de se réveiller en Papandréou car ses recettes prises dans les poches du peuple ne juguleront pas la récession et seront insuffisantes pour rembourser la dette de 1 800 milliards ! Il ne lui reste qu’à naviguer entre fanfaronnade et crainte tout en agitant la peur du FN, assurant ainsi sa progression. Pour les socialos, confrontés aux prochaines élections, l’avenir n’est pas très réjouissant… mais d’ici là le ciel social se sera peut-être éclairci.

 
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