Ecologie

A Fargues comme ailleurs : Touche pas à ma zone humide




À Fargues-Saint-Hilaire, en Gironde, l’association La Rosalie de Fargues s’élève contre un projet de construction de pôle éducatif qui serait destructeur aussi bien pour l’environnement que pour la qualité de vie des riveraines et riverains.

La communauté de communes de Fargues-Saint-Hilaire a acheté un terrain pour y construire un pôle scolaire qui accueillerait jusqu’à 1 500 personnes. Il s’agit de rendre constructibles 7 hectares, dont 4 dans une zone humide limitrophe d’une zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) de type II. De nombreuses espèces protégées y résident  : reptiles, amphibiens, oiseaux, chauves-souris, végétaux et insectes (dont sans doute des rosalies).

Le site actuel de Fargues Saint Hilaire

Face à ce projet écocide, des habitantes et habitants de Fargues se sont constituées en association, prenant pour symbole leur petit coléoptère bleu local. Le lieu, excentré par rapport au centre-bourg, requerrait des trajets en voiture quotidiens, ce qui pourrait causer une pollution permanente des écosystèmes et cours d’eau en contrebas. Alors même que la préfecture a déjà validé le projet, aucune étude valable n’a été faite, ni sur l’impact sur la biodiversité, ni sur le risque d’incendie en forêt. Aucune étude d’incidence non plus au titre de la loi sur l’eau, alors que l’exploitation de cette ressource est déjà excédentaire.

L’association juge le dossier malhonnête  : la présence d’espèces protégées sur les lieux y est totalement niée bien que des photos récentes de ces espèces soient trouvables sur le site du département, la superficie du projet y est variable et la fréquentation future du site est largement sous-estimée. Ce projet encombrerait de nouveau le centre-bourg, désengorgé récemment par la construction d’une déviation, exposant une fois de plus les riverains aux pollutions et nuisances.

Un urbanisme à contre-sens des besoins

De plus, l’unique voie d’accès au site est étroite et sinueuse. Elle est dépourvue de trottoir par endroits, et il est impossible d’y aménager une voie continue pour piétons et cyclistes. Pourtant, le dossier parle d’y faire circuler 14 bus matin et soir. Sans surprise, aucune étude n’a évalué les flux de circulations supplémentaires générés ni le nombre de places de stationnement nécessaires.

Le projet de construction du pôle éducatif sur la zone humide

Le besoin, bien réel, d’un nouveau collège dans l’Entre-Deux-Mers, est connu depuis au moins quinze ans, comme l’a admis le président de la communauté de communes dans un article datant de 2017. Le temps ne manquait donc pas pour choisir un terrain plus adéquat. Or, la recherche d’alternatives plus écologiques n’a pas été sérieusement menée. En effet, l’avis de la préfète dans le cadre de l’enquête publique en cours souligne la légèreté de l’étude des sites alternatifs.

La mission régionale d’autorité environnementale (MRAE) estime quant à elle que le choix de ce site repose sur une opportunité foncière au-delà de toute considération environnementale. De plus, la compensation écologique à laquelle le département et la mairie seront tenues risque de coûter encore plus cher que l’achat d’un autre terrain. Un projet, même d’utilité publique, ne peut se passer de considérations écologiques. Éducation et écologie doivent s’allier.

Groupe UCL Bordeaux

 
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