Action antipub : Résister au matraquage publicitaire




Omniprésente et multiforme, la pub colonise l’espace public. Face au matraquage publicitaire dans les lieux publics, les collectifs antipub organisent la résistance, des actions de désobéissance civile aux actions de contre affichage.

Ode à la sacro-sainte consommation, contenus sexistes, écrans numériques énergivores, la pub est le symbole du capitalisme et de sa violence. Les intérêts privés s’exhibent en toute impunité dans l’espace public. Non contents de la place qui leur est déjà faite dans les rues et les transports en commun (12 mm2 maximum pour les agglomérations de plus de 10 000 habitants), ils s’affichent sans limite sur les bâtiments publics à l’image du bâchage gigantesque du palais de justice de Paris. Les collectifs antipub, à visage découvert ou non, luttent contre ce lavage de cerveau permanent.

Désobéissance civile

Le Collectif des déboulonneurs et déboulonneuses mène depuis 2005 des actions de désobéissance civile afin d’obtenir la réduction du nombre et de la taille des affichages publicitaires à la taille des affichages associatifs (qui est de 50 cm sur 70 cm) et pour faire interdire l’usage de panneaux numériques. Ces actions sont menées de la façon suivante : les panneaux publicitaires sont « barbouillés » (c’est-à-dire recouverts de slogans antipub à l’aide de bombes de peinture) à visages découverts et sans tenter d’échapper à la police qui intervient généralement très rapidement. Le but est en effet de médiatiser l’action et les revendications du collectif lors d’un éventuel procès
 [1]. Lors du dernier procès du 25 mars 2013, les membres du collectif ont été relaxés, la juge ayant reconnu la légitimité de l’action de désobéissance civile au nom de l’état de nécessité (article 122-7 du Code pénal).

Se réapproprier l’espace public

Plusieurs groupes antipub organisent des actions de contre affichage comme l’association RAP ou les reposeurs. Un groupe informel qui existe depuis plus de dix ans mène régulièrement des actions de contre affichage publicitaire dans le métro parisien. Lors de la dernière action (en février) plus de 200 affiches publicitaires ont été détruites et remplacées par des affiches militantes en papier kraft sur lesquelles sont représentés des dessins ou sont inscrits des slogans tels que « Dans notre société on fabrique la misère pour imposer l’obéissance », « Attention à la pub en descendant du train », « P.U.B Propagande Universelle Banalisée ». Le mode d’opération est simple, il suffit d’ouvrir les panneaux lumineux du métro avec une clé de 12 pans, décrocher les affiches existantes, les remplacer par les affiches antipub et refermer les panneaux. Pendant quelques jours, on peut ainsi jouir d’un espace sans pub, libéré de cette pollution visuelle et mentale. Par la même occasion, il est possible de faire passer d’autres messages politiques et de relayer d’autres luttes (comme la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou contre le pacte de responsabilité que le Medef tente d’imposer). Ces actions de contre affichage permettent de se réapproprier l’espace public et contribuent à rendre visibles d’autres luttes, la convergence de celles-ci étant toujours plus que nécessaire.

Julie (AL Montreuil)

[1voir : Doc du réel :ACTION ANTIPUB, ainsi que ACTION METRO

 
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