1941-2022

Alain Krivine quitte la barricade




L’ex-porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire, figure de Mai 68, est décédé. C’est une page d’histoire qui se tourne. Au-delà des divergences qui pouvaient nous séparer, il a largement mérité un salut fraternel.

Pilier infatigable de son organisation, de la fraction dans le PCF (années 1960) jusqu’à l’actuel NPA, Alain Krivine fut, à l’image de la JCR puis de la LCR, un trotskiste non dogmatique. Il a ainsi accompagné et parfois combattu les oscillations d’une organisation hétérogène, du militarisme gauchiste des années 1970 aux alliances improbables avec des courants réformistes dans les années 1990. Mais sans jamais céder ni à l’ultragauche, ni à l’assagissement.

Le jeune et sincère militant des JC, vainqueur du concours des meilleurs vendeurs d’Avant-garde, converti au trotskisme par son frère, ne renoncera jamais à une perspective de rupture anticapitaliste. Il restera fidèle à la « génération 68 ».

Les anciens de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) qui militent encore à l’UCL ont des anecdotes à raconter, quand leur organisation venait en renfort du service d’ordre de la Ligue en divers batailles du début des années 1970.

Pour être resté du bon côté de la barricade, respect au camarade Krivine.

Jean-Yves Lesage (UCL Limousin), pour l’Union communiste libertaire, le 12 mars 2022.

En meeting à Quimper en 2007.
Photothèque rouge
 
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