Angers : Le G8 se débine, les altermondialistes mobilisent




Les manifestations organisées du 25 au 27 avril dernier par le CALAG8 (Collectif angevin de lutte antiG8) ont été assez réussies, étant données les difficultés de mobilisation dues au déplacement du G8 environnement.

Les collectifs antiG8 de Nantes, Rennes, et des individus de toute la région s’étaient déplacés. L’Étincelle, espace autogéré, était plein à craquer, salle comble pour le forum-débat du vendredi soir sur le nucléaire, 40 personnes le samedi sur la décroissance. Environ 130 personnes le vendredi soir pour la manif de nuit, commémorant l’anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. La manif était bien animée, assez réussiee.

Le samedi, le cortège « rouge et noir » a rassemblé 200 personnes. Au premier plan se trouvait la banderole des collectifs, puis les individus et organisations libertaires (AL, FA, CNT, Scalp/No Pasaran, OCL). Ce cortège s’est placé dans la manifestation, derrière les individus et collectifs, devant les associations (les syndicats et partis étaient en fin de manif). Cela a occasionné quelques prises de bec avec le service d’ordre du G-Monde environnement (collectif large initié par ATTAC), mais sans gravité (selon nous, le placement dans la grande manif n’avait pas assez été discuté avant). Le cortège d’inspiration libertaire était l’un des plus fournis de la manif, et sûrement le plus dynamique, ce qui a été très positif. Très bon collage pour Évian au passage.

Le G-Monde environnement avait organisé sur les trois jours nombre de forums, à 15 km d’Angers, ainsi qu’une manifestation le samedi après-midi. Les forums ont été une relative réussite en terme d’affluence, les comptages les plus optimistes faisant état de 4 000 participant(e)s au total. À l’échelle d’Angers c’est un succès mais il est clair qu’il y a eu peu de mobilisation au-delà de la proche région. Les forums ont été inégaux en terme de contenu, tout au moins pour ceux que nous avons pu suivre. Celui sur le thème de l’eau a été le plus intéressant, à notre avis, car il a montré avec précision les mécanismes dissimulés de privatisation de l’eau par les grands groupes comme la Lyonnaise, et l’implication ou la complaisance de certains politiques. Le débat sur les énergies a été le lieu d’une vive intervention du réseau Sortir du nucléaire, plutôt positive.

La « gauche plurielle » à la traîne

La manifestation du samedi a rassemblé environ 2 500 personnes, ce qui est décevant. On peut noter une faible mobilisation des partis politiques (PS, PC, Verts, LCR, MRC), dont les cortèges rassemblaient essentiellement les militant(e)s locaux (on a pu voir à cette occasion les militants PS, en règle générale plus discrets). Les directions nationales ont sans doute estimé que l’absence des ministres ne justifiait pas de mobiliser en masse. On doit faire une exception pour les Alternatifs, qui ont rassemblé au niveau Grand Ouest. Faible apparition des syndicats même si des syndicalistes participaient au défilé. En revanche présence importante des assos comme ATTAC, et Sortir du nucléaire principalement.

À la suite de la manifestation, s’est déroulé un forum « écologie et politique », avec à la tribune des représentants des organisations évoquées plus haut. L’intervention des partis de l’ex-« gauche plurielle » a été assez navrante, cherchant tous les prétextes pour éviter le bilan. Roselyne Vachetta, députée européenne LCR, n’a pas estimé devoir interpeller la « gauche plurielle » et son intervention nous a semblé vague. On a bien effleuré l’idée de mandats non cumulables et révocables pour les élu(e)s, mais ça n’a pas été plus loin. Le porte-parole des Alternatifs a été bien plus intéressant. Les position exprimées, très nombreuses, étaient souvent proches de celles d’AL.

Le débat a ensuite été assez positif sur deux points. En premier lieu, la tonalité était à l’interpellation critique voire très critique vis-à-vis de la politique de la « gauche plurielle ». En particulier les membres de Sortir du nucléaire ont dû insister pour avoir une réponse claire à la question de l’arrêt immédiat du nucléaire (ce n’est pas une surprise, mais PS et PC ont dû avouer qu’ils étaient pour continuer).

Enfin, la discussion a porté sur l’avenir du mouvement anti(ou alter)mondialisation. C’est selon nous un enjeu capital car les altermondialistes apparaissent encore souvent dans la logique de recherche d’un « débouché politique » incarné par des partis institutionnels de gauche. Un nombre notable de voix (les nôtres, celles des Alternatifs mais aussi d’autres intervenant(e)s) ont pu contester cette définition de la politique et soulever les questions d’autogestion, et de rupture avec la logique de délégation aux partis.

AL Angers

 
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