Antifascisme

Angers : l’Alvarium renaît de ses cendres




Un an après la dissolution de l’Alvarium à Angers par le gouvernement les identitaires locaux ne semblent pas inquiets et continuent leurs activités. Au niveau national, d’anciens membres de Génération identitaire relancent également un nouveau groupe : les dissolutions ne semblent pas porter leurs fruits.

Le 17 novembre 2022 cela fera un an que la dissolution de l’Alvarium par décret a été annoncée par Gérald Darmanin. Le décret précise  : « Sous couvert de son objet social, l’Alvarium diffuse l’idée d’une menace permanente pesant sur ses membres et ses idées afin notamment de légitimer le recours à la violence ». Pourtant, malgré cette dissolution prononcée par le plus haut niveau de l’État, les activités du groupe identitaire semblent continuer sans trop de soucis à Angers [1].

En effet, depuis la dissolution, les rassemblements d’extrême droite ne se sont pas arrêtés et les violences non plus : deux militants d’extrême droite ont été arrêtés pour violence et port d’armes en voulant perturber une manifestation pour l’IVG et deux autres militants proches de l’Alvarium ont été arrêtés à la suite de l’attaque de la librairie Les Nuits bleues. Plus étonnant encore, des conférences sont toujours tenues par des fascistes – Jean-Yves le Gallou ou plus récemment Thaïs d’Escufon – dans l’ancien local de l’Alvarium, rue du Cornet.

Les activités autrefois organisées par l’Alvarium sont désormais organisées par le Rassemblement des étudiants de droite (RED), un groupe qui préexistait à l’Alvarium mais dont l’activité s’est beaucoup intensifiée depuis la dissolution de l’association. Le Réseau antifasciste angevin (RAAF) a enquêté sur les structures utilisées pour poursuivre ces activités et c’est aperçu que les militantes et militants de l’Alvarium avaient créé plusieurs autres structures associatives qui leur servent de faux nez [2].

Une mesure inefficace

La dissolution n’est qu’une mesure administrative et la menace de condamnation pour « reconstitution de ligue dissoute » ne semble pas inquiéter les intéressés. On en a également l’exemple du côté de Génération identitaire dont d’anciens membres viennent de lancer Argos, un nouveau groupuscule qui reprend les codes de Génération identitaire avec une communication léchée et un discours raciste et rétrograde [3]. Les dissolutions ne semblent servir que les intérêts du gouvernement ou des élues locaux sans affaiblir réellement les fascistes et sans même leur faire quitter leurs locaux  ! Le gouvernement peut alors se dire en lutte contre l’extrême droite à peu de frais, tout en promulguant dans le même temps des lois racistes et sécuritaires. Plutôt que de vouloir utiliser l’appareil d’État, il nous faut construire un véritable rapport de force populaire par les luttes sociales contre l’extrême droite qui se nourrit de la misère.

Benjamin (UCL Orléans)

[1« À Angers, l’extrême droite réactive ses réseaux un an après la dissolution de l’Alvarium », Libération, 12 octobre 2022.

[2« Alvarium, encore une association de malfaiteurs », Réseau angevin antifasciste, 18 juin 2022.

[3« Argos France, les héritiers de Génération identitaire », StreetPress , 19 octobre 2022.

 
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