Appel d’Ille-et-Vilaine : Une certaine idée de l’unité syndicale




L’appel des cent syndicalistes d’Ille-et-Vilaine initié à l’issue des journées de mobilisations sans lendemain du 10 et 17 juin 2008 développe une démarche unitaire constructive : assemblée générale après la mobilisation du 29 janvier, meeting syndical avec des responsables nationaux, mobilisation pour amplifier la manifestation du 19 mars.

Fatigués des temps forts sans lendemain, des syndicalistes de la CGT-communaux de la ville de Rennes décident de prendre les choses en main et lancent un appel à l’unité des syndicalistes de luttes au-delà des boutiques syndicales. Cent syndicalistes d’Ille-et-Vilaine répondent à l’appel, principalement des membres de la CGT, de Solidaires et de la FSU [1]. Notre volonté est de revenir aux fondamentaux du syndicalisme et de se réapproprier les mobilisations pour ne pas être uniquement dans l’attente des directions confédérales parisiennes. Face la situation sociale alarmante que nous traversons, l’outil syndical doit être à la hauteur des enjeux.

Après plusieurs réunions de constitution, nous avons appelé à une AG unitaire suite à la mobilisation du 29 janvier. 120 à 150 personnes ont répondu à notre initiative (syndiqués et non-syndiqués). Si l’AG n’a pas pu donner de perspective d’action concrète, elle a néanmoins révélé que beaucoup de salariés partagent notre problématique.

C’est dans un même esprit unitaire que nous avons organisé un meeting syndical avec Annick Coupé, porte-parole de Solidaires et Baptiste Talbot, secrétaire national de la CGT service public, le 24 février. Plus d’une centaine de personnes ont participé au débat dans un esprit très constructif. Deux axes ont structuré le débat.

Premièrement comment amplifier la mobilisation sociale pour obtenir des victoires significatives, l’exemple du LKP Guadeloupéen a été abordé et salué pour son caractère exemplaire. D’autres initiatives ont été évoquées, notamment l’exemple des syndicalistes du Nord de la France (CGT métallurgie et Solidaires) qui ont organisé une manifestation à Valenciennes pour la défense de l’emploi et l’augmentation des salaires. L’autre grande thématique du débat tournait autour de la nécessaire recomposition syndicale. Huit centrales pour à peine deux millions de syndiqués est un luxe dont la lutte des classes pourrait se passer. Pour Baptiste Talbot, il existe deux types de syndicalisme, l’un d’accompagnement du libéralisme et l’autre de transformation sociale que représente la CGT, la FSU et Solidaires. Annick Coupé et d’autres participantes et participants au débat ont convergé sur l’analyse d’un éparpillement syndical trop important mais ont mis l’accent sur la nécessité de repenser entièrement l’outil syndical : débat démocratique, féminisme, écologie, liberté de circulation… L’unité du syndicalisme de lutte est souhaitée mais une unité à la base loin des calculs d’appareils bureaucratiques….

L’unité fait son chemin, les convergences syndicales sont plus faciles localement et le collectif reste disponible pour des convergences de plus grande ampleur.

Lulu (AL Rennes)

[1Toutes les infos sur www.syndicalistes35.infos.st

 
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