Antifacisme

Appel des libertés : La base est posée, la dynamique reste à trouver




Le 12 juin dernier se tenaient dans toute la France des manifestations antifascistes suite à l’«  Appel des libertés  » relayé par un arc large de partis politiques, d’associations et de syndicats. L’Union communiste libertaire y a pris part. Essayons, deux mois après, de tirer un bilan de cette mobilisation et de ses suites.

Le 4 mai dernier une tribune paraissait dans Libération : «  Appel pour les libertés, contre les idées d’extrême droite  ». Ce premier texte est signé par des personnalité. Le 21 mai, un second texte, dans le même journal, cette fois signé par des organisations politiques, syndicats et des associations. Notre organisation a émis des réserves sur ces appels, dans un article paru dans Alternative libertaire en juin.

Nous trouvions dommage la recréation d’un cadre antifasciste dont nous craignons qu’il soit un peu hors sol alors qu’il existait depuis plus d’un an une coordination antifasciste regroupant des groupes spécifiques (Action antifasciste, Jeunes gardes), organisations politiques et syndicats. Le 12 juin prend la place de cette coordination sans proposer de perspectives. L’Union communiste libertaire sera toutefois signataire estimant que la lutte antifasciste doit se construire dans l’unité la plus large possible.

Nous savons bien que la mobilisation ne se construit pas par des appels dans Libération. Notre organisation étant signataire, les groupes locaux ont travaillé pour faire du 12 juin une réussite. Il s’agissait de dépasser l’aspect vertical de l’appel et de mettre en place des dynamiques locales. Il a été plus ou moins compliqué de s’organiser dans certaines villes les organisations traditionnelles du mouvement ouvrier (notamment la CGT et la FSU) tentent de garder la direction, dans d’autre le travail en commun est beaucoup plus productif.

Favoriser les convergences locales

Les manifestations en elles-mêmes sont décevantes en terme de mobilisations. Environ 150 000 personnes en France. Et nous constatons que ce sont des manifestations de militantes. L’appel n’as pas réussi à convaincre. Le fait que les collectifs antiracistes et des luttes des quartiers populaires n’aient pas été associées a probablement joué.

L’action ressemblant trop à un coup en vu des élections. Mais l’engagement des organisations anticapitalistes dans la lutte antifasciste a permis une visibilité importante de nos idées. Les élections, la semaine suivant la marche, ont vu les scores du RN être largement en dessous des estimations. Il est probable que ceci éloigne une partie des organisations, celles-ci ayant peu d’intérêt a manifester. Le 12 juin restera donc un coup unique.

Mais l’extrême droite garde sa capacité de nuisance. Nous avons noué des liens pour organiser le 12 juin et nous devons les utiliser. L’approche de l’élection présidentielle va sans doute faire bouger les partis électoralistes. Sans être dupes de leurs intérêts, nous appuyer sur ce mouvement qui va au-delà de ces partis peut être une stratégie. Il s’agit à la fois d’éviter le pire avec l’élection d’une fasciste mais aussi de préparer un lutte plus efficace contre le racisme, le sexisme et l’autoritarisme.

Gaby (UCL Amiens)

 
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