Assises de la Coordination nationale contre l’extrême droite : Renouveler la lutte antifasciste




Dans un contexte de succès électoraux successifs du Front national, la reconstruction d’un mouvement antifasciste de masse se pose de manière cruciale. Les récentes assises de la Conex fin juin à Paris et la perspective d’une forte mobilisation antifasciste à Lyon contre le congrès du FN fin novembre constituent deux étapes importantes de cette reconstruction.

Les assises de la Conex (Coordination nationale contre l’extrême droite) ont rassemblé à Paris 120 militants antifascistes les 28 et 29 juin, représentant plus de quarante structures différentes (collectifs locaux, associations, syndicats...). Ces assises ont permis d’aboutir à l’appel « Unir et agir face à l’extrême droite », qui précise que « faire barrage à l’extrême droite passe aussi par la lutte contre l’austérité, par le dépassement du capitalisme et par une juste répartition des richesses », et propose plusieurs axes de lutte antifasciste : − « surveillance des villes occupées, des conseillers municipaux d’extrême droite » et dénonciation des « porosités entre l’extrême droite et une partie du champ politique » ; − production de matériel militant commun et valorisation des ripostes unitaires ; − relais des « actions antifascistes aux niveaux européen et international » et nécessité de « faire vivre la solidarité internationale antifasciste » ; − la priorité est de s’adresser « aux jeunes générations pour qu’elles se réapproprient et perpétuent le combat contre l’extrême droite. Cela nécessite d’être plus à leur écoute, de moderniser nos discours, d’aller à leur rencontre dans les quartiers populaires, les campagnes, les lycées et de mieux démasquer et démystifier Soral, Dieudonné, les identitaires et tout groupe d’extrême droite. Les ripostes que la jeunesse met déjà en œuvre doivent être mieux connues » ; − les ripostes systématiques pour ne plus laisser les fascistes parader dans la rue ; − l’engagement « à soutenir les victimes de l’extrême droite et plus généralement à raviver l’espoir par la lutte antifasciste ».

Se projeter sur le long terme

L’appel se conclue par l’idée de « multiplier de septembre à novembre les initiatives locales contre l’extrême droite » pour permettre de populariser et de préparer une mobilisation d’ampleur nationale contre le congrès du FN à Lyon, le week end des 29 et 30 novembre. L’idée étant d’allier manifestation, concert, conférences et débats. Comme en écho à la semaine « Marseille contre l’extrême ­­droite » organisée lors de l’université d’été du FN à Marseille en septembre 2013 et qui avait alors permis de mobiliser 15 000 manifestants et manifestantes.

L’enjeu consistera à réussir cette mobilisation en s’appuyant sur les forces locales et, pour Alternative libertaire, de mettre en avant la diversité des tactiques, notamment avec nos camarades libertaires qui organisent localement un mois libertaire en amont. Sachant qu’il faudra également se méfier des différents groupuscules d’extrême droite qui ont fait de Lyon leur place forte et du niveau de répression policière. Au-delà de la réussite nécessaire de cette mobilisation, les militantes et militants antifascistes doivent se projeter sur le long terme car si le FN est en ordre de bataille pour les élections régionales de 2015 et surtout pour les élections présidentielles de 2017, on observe une montée en puissance de l’idéologie d’extrême droite qu’il faut combattre sur tous les fronts.

Gabriel L. (AL Paris Nord-Est)

 
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