Avortement, sexualité, contraception : On veut choisir




Les manifestations intégristes se multiplient au cours de ces derniers mois pour contester les droits des femmes à l’avortement et à la contraception, au nom de préjugés patriarcaux et homophobes d’un autre âge. À Bordeaux, ils se sont heurtés à une résistance déterminée.

Comme chaque année depuis quatre ans, les catholiques intégristes du collectif « Oui à la vie », ont défilé, le samedi 24 mars dernier, dans les rue de Bordeaux, à l’appel de la « marche pour la vie et la famille ». Derrière ce nom, en apparence bien gentillet, on aura bien vite compris les revendications qui se cachent : contre l’avortement et la contraception ; pour un modèle familial unique, patriarcal et homophobe ; pour une politique nataliste enfin, dans le cadre de laquelle la femme serait reléguée au simple rang de poule pondeuse…

[*Des Droits remis en cause*]

Si les opposants et les opposantes à l’avortement ne cessent de multiplier les actions réactionnaires – notamment des manifestations devant les hôpitaux pratiquant l’IVG, accompagnées de discours culpabilisant en direction des patientes, des soignantes et des soignants –, c’est bien également la politique du gouvernement, qui va dans le même sens : loi Bachelot, entraînant la fermeture de centres IVG ; baisse de 20 % des subventions pour le Planning familial…

[*Résistance et répression*]

Par opposition, ce sont au total environ 900 personnes qui ont exprimé leur refus de l’ordre moral, autour de deux manifestations, l’une à l’appel du collectif Droit des femmes, l’autre initiée par les militants et militantes libertaires de Bordeaux, réuni-e-s autour du Groupe de résistance anarchiste et antifasciste (Graaf).

Malgré une pression policière constante, qui aura causé l’évacuation par les pompiers d’une femme âgée, à la suite d’une charge de CRS, ainsi que l’impossibilité pour les manifestantes et les manifestants de sortir du cortège. L’action aura été soutenue par les passants et les passantes qui, ne pouvant rejoindre la manifestation, se sont réuni-e-s pour témoigner d’un dispositif policier complètement excessif et en dénoncer les abus.

La lutte pour l’émancipation des femmes, loin d’être achevée, doit continuer autour de revendications pour l’IVG et la contraception libres, gratuites et accessibles, pour le respect de nos choix de vie, pour une éducation non-sexiste. Et comme pour tout acquis social, c’est bien sur le terrain plutôt que dans les urnes que nous pourrons espérer faire bouger les choses.

AL Bordeaux

 
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