Bande dessinée : Zerocalcare, « Au-delà des décombres »




Nous avions déjà chroniqué et interviewé l’auteur de BD Italien, Zerocalcare, à l’occasion de la sortie de Kobane Calling. Dans Au-delà des décombres, Zerocalcare garde ce style bien à lui mêlant autobiographie et fiction ; private jokes sur les contre-manifs du G8 de Gênes, références à la pop culture et piquante auto-dérision, sont présentes dans toute son œuvre.

Connaissant un succès important qui à profondément changé sa vie, il raconte ici les difficultés à gérer ce succès et les angoisses qui l’accompagnent sans se renier. Lors du mariage d’un vieil ami, il réalise à quel point sa bande de potes trentenaire reste, quant à elle, minée par la précarité. Petits boulots et salaires de misère, impossibilité à se projeter, à fonder une famille…

C’est toute une génération qui est dépeinte par l’auteur qui montre à quel point la précarité instituée par la structure du capitalisme impacte tous les aspects de nos vies, nos relations amicales et amoureuses, nos envies et notre confiance. Au delà des décombres questionne ce qui se joue au cœur des névroses générationnelles et des espoirs déçus dans le contexte italien de « crise économique », de fermeture de Centri Sociali et de déclin de la gauche.

Comme à son habitude, Zerocalcare ponctue son récit d’allégories fantasmagoriques pour imager des sentiments ou événements complexes. C’est une œuvre aussi drôle qu’émouvante et authentique où l’on s’identifie sans peine aux personnages et aux situations vécues. Le style de dessin lui reste simple, accessible, percutant et jamais enfermé dans les cases.

Bref, on est toujours aussi fan et on attend le tome 2 avec impatience !

Ben (AL Angers) et Lucie (AL Saint-Denis)

  • Zerocalcare, Au-delà des décombres, Editions Cambourakis, 187 pages, traduction de Brune Seban, 22 euros
 
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