Bilan Macron

Bilan Macron #2 : Un quinquennat sous le signe du patriarcat




« Grande cause du quinquennat », l’égalité femmes/hommes a été allègrement piétinée : 0,25% du budget de l’Etat, et pas même un ministère : un secrétariat d’État. Le bilan est sans appel.

Les femmes se sont vu imposer Darmanin, accusé de viol, à l’Intérieur, un sexiste anti-metoo à la Justice, et une répression violente de plusieurs manifestations féministes durant le quinquennat.
Macron s’est montré plus préoccupé par une « société d’inquisition » quand des femmes ont dénoncé Hulot, que par les 620 femmes tuées sous son mandat [1]. La Police et la Justice sont toujours aussi sexistes, maltraitantes et inefficaces pour protéger les femmes et les places d’hébergements d’urgence manquent encore cruellement.

À quoi sert dans ce contexte la nouvelle infraction d’outrage sexiste ? Il aurait mieux valu tenir les promesses du dépôt de plainte en ligne, de la création d’un fichier des conjoints violents, et d’une juridiction spécialisée.

Pire la circulaire de 2003, réaffirmée en 2018, obligeant les établissements scolaires à assurer trois séances annuelles d’éducation à l’égalité et à la vie affective et sexuelle n’est toujours pas appliquée.

Les travailleuses méprisées

Toujours mal payées et mal considérées : alors que les travailleuses, surreprésentées dans les métiers du soin, des services et du ménage, ont été les premières à faire face à la pandémie, le Président n’a rien fait pour leurs conditions de travail. Celles-ci ont continué de se dégrader dans les secteurs féminisés tels que les hôpitaux, l’éducation, les services à la personne, etc. La promesse de 30 000 nouvelles places de crèche n’a pas été tenue. La création du vaseux « index de l’égalité » et la mise en place de quotas dans les directions des grandes entreprises ne visent qu’à dissimuler l’exploitation quotidienne et continue des femmes, particulièrement les plus précaires.

Des luttes empêchées

Nous ne laisserons pas Macron s’attribuer le mérite d’avancées remportées par les luttes antipatriarcales. Si l’on peut se réjouir de l’interdiction de toute pratique assimilable à une thérapie de conversion, nous n’oublions pas que le président s’est exprimé contre l’allongement des délais d’IVG, s’est tu sur la gratuité de la contraception jusqu’à 25 ans, a retardé l’ouverture de la PMA aux lesbiennes et femmes célibataires et n’a concédé qu’une semaine obligatoire dans l’allongement du congé paternité. N’oublions pas non plus qu’il a refusé la déconjugalisation de l’AAH. Concernant la protection des mineures il aura fallu attendre les scandales des affaires Matzneff et Duhamel et le rapport Sauvet pour avoir une loi plus protectrice et une commission travaillant sur l’inceste et les violences sexuelles sur les mineures.

Malgré le Mariage pour Tous et la loi Taubira en 2013, encore peu de couples LGBT accèdent à l’adoption car les couples cisgenres et hétérosexuels sont privilégiés. La demande des associations que les dossiers ne mentionnent ni genre ni orientation sexuelle n’a pas été entendue.

Les démarches de changement d’état civil pour les personnes trans sont toujours aussi difficiles, et iels n’ont pas accès à la PMA. Malgré la loi bioéthique, les opérations chirurgicales de réassignation sexuelle sur les enfants intersexes et les traitements hormonaux qu’on leur impose sont toujours autorisés. Nous ne pouvons relier cela qu’aux positions proches de celles de l’extrême droite du gouvernement Macron sur les questions d’orientations sexuelles et d’identité de genre à l’école.

L’Union communiste libertaire, commission antipatriarcat, le 26 avril 2022.


Tous les bilans de Macron I, avant d’attaquer Macron II :

  1. sur la montée du fascisme,
  2. sur le patriarcat,
  3. sur les discriminations racistes,
  4. sur l’écologie,
  5. sur l’international,
  6. sur la jeunesse,
  7. sur l’exploitation des travailleuses et travailleurs,
  8. sur les libertés numériques,
  9. sur les libertés publiques.

Voir aussi notre communiqué du 24 avril 2022 : Réélection de Macron : reprendre le contrôle de nos vies


[1Ce chiffre se limite aux femmes assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint.

 
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