Bilan Macron

Bilan Macron #3 : sans scrupules dans le racisme d’Etat




Le premier quinquennat d’Emmanuel Macron a été l’occasion d’observer sans surprise un maintien des politiques racistes de l’État français. Pire, à de multiples reprises, le président a donné des gages à la droite et à l’extrême droite via différentes lois et déclarations.

Dès le début de son mandat, Macron fait adopter la loi SILT (Sécurité intérieure et terrorisme), faisant rentrer dans le droit commun une grande partie des mesures de l’état d’urgence : possibilité de perquisition sans réquisition judiciaire, fermeture administrative des lieux de culte, etc. La majorité de ces mesures ciblent les personnes racisées, et en particulier les personnes musulmanes ou perçues comme telle. Macron déclare à ce moment qu’il s’agira de la « première et de la dernière » loi sur le terrorisme ; nous savons aujourd’hui que ce n’était que la première d’une longue série [1].

En 2018, après une première loi facilitant le placement en centre de rétention des demandeurs d’asile « Dublinées » [2], le gouvernement fait adopter la loi « Asile et immigration », qui durcit l’ensemble des lois et procédures pour les personnes exilées : reconductions aux frontières facilitées, doublement de la durée maximale du placement en rétention, mais également limitation du droit du sol à Mayotte, etc. Ces lois annoncent le traitement que le gouvernement réservera désormais aux personnes exilées : freins administratifs, harcèlement policier, délit de solidarité pour les personnes leur venant en aide. Les tentes détruites au couteau par la police à Calais et à Paris notamment restent le symbole de ces politiques xénophobes.

Des gages donnés à l’extrême droite

En 2019, Macron trouve bon de citer Maurras, auteur antisémite et ancien dirigeant de l’Action Française, en reprenant son concept de « pays réel », pour défendre devant ses députés les prémices de ce qui deviendra la loi « séparatisme ». Cette loi profondément raciste cible en premier lieu les personnes musulmanes ou perçues comme telle, les désignant comme un « ennemi intérieur ». Fermant une longue série de lois liberticides (loi SILT, Sécurité Globale, loi Renseignement, etc.) ses effets seront rapides : dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France et de plusieurs associations antiracistes, fermetures administratives de centaines de lieux culturels ou religieux ces deux dernières années.

Une libération de la parole dans l’exécutif

L’islamophobie du gouvernement ne se limitera pas à ce cadre législatif, et se poursuivra notamment dans la bouche des ministres Darmanin, Vidal et Blanquer reprenant la notion d’« islamo-gauchisme » et fustigeant les idéologies « indigénistes, racialistes et décoloniale », voire le « wokisme ». Dirigée de prime abord vers les libertés académiques des universitaires, ces sorties médiatiques ont surtout cherché à attaquer l’antiracisme politique en reprenant le vocabulaire et les idées de l’extrême droite.

Ce bilan est loin d’être exhaustif, et on pourrait y ajouter les sorties individuelles telles que la phrase du président sur les kwassa-kwassa [3], son hommage au collabo antisémite Pétain, le déni des violences policières par Darmanin, ou encore le refus de reconnaître la responsabilité de l’État dans le massacre du 17 octobre 1961. On peut y ajouter la demande de dissolution d’un syndicat de l’éducation à la suite d’un stage antiraciste.

Cette longue liste nous rappelle une chose : le second quinquennat d’Emmanuel Macron sera, comme le premier, celui d’un président et d’un gouvernement profondément raciste n’hésitant pas à flirter avec l’extrême droite, et mettant en œuvre des politiques discriminatoires et xénophobes face auxquelles ils faudra nous organiser et continuer de lutter !

L’Union communiste libertaire, commission antiracisme, le 27 avril 2022.


Tous les bilans de Macron I, avant d’attaquer Macron II :

  1. sur la montée du fascisme,
  2. sur le patriarcat,
  3. sur les discriminations racistes,
  4. sur l’écologie,
  5. sur l’international,
  6. sur la jeunesse,
  7. sur l’exploitation des travailleuses et travailleurs,
  8. sur les libertés numériques,
  9. sur les libertés publiques.

Voir aussi notre communiqué du 24 avril 2022 : Réélection de Macron : reprendre le contrôle de nos vies


[2Dublinée, vous avez dit Dublinée ? Guide pratique et théorique du règlement Dublin chez La Cimade.

 
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