Communiqué UCL

Campagne laïcité : le racisme de Blanquer fait flop




Pour la rentrée le ministère de l’éducation nationale avait lancé une campagne censée promouvoir la laïcité dans les collèges et les lycées, avec des affiches partagées sur les réseaux sociaux destinées à être placardées dans les établissements.

On pouvait y lire des slogans comme « Permettre à Milhan et Aliyah de rire des mêmes histoires, c’est ça la laïcité » ou encore « Permettre à Sasha et Neissa d’être dans le même bain, c’est ça la laïcité », présentant comme premier obstacle à la laïcité dans les établissements scolaires les jeunes racisé.es et plus particulièrement les filles voilées. Ces affiches stigmatisantes ramènent violemment ces jeunes à une religion supposée, avec une injonction à peine implicite à « désislamiser », « dévoiler » les jeunes pour les assimiler à un "universel" national en fait blanc et raciste.

Cette campagne de com’ aux relents racistes et sexistes s’inscrit dans la politique de stigmatisation des élèves musulman.es menée depuis la loi de 2004 d’interdiction du foulard dans les établissements scolaires, accélérée récemment avec l’offensive réactionnaire du gouvernement via la loi séparatisme notamment. C’est une fois de plus la « laïcité » à géométrie variable de Blanquer qui s’exprime ici. Comme souvent, ce dernier l’instrumentalise à des fins racistes alors que depuis le début de son mandat, il soutient via des fonds publics l’enseignement privé confessionnel et participe à la casse du service public d’éducation nécessaire à la mise en place d’une réelle éducation laïque et émancipatrice.

Malgré cela, cette campagne a été préparée sans concertation et a été très peu reprise par les personnels de l’éducation ou par les directions. Plusieurs syndicats, dont Sud éducation, la CGT Éduc’Action et le FNEPFC-FO ont d’ailleurs rappelé dans un communiqué en septembre dernier que « le rôle de l’école n’est pas d’assigner les élèves à telle ou telle identité mais au contraire de viser à l’émancipation de toutes et tous ».

L’UCL ne peut qu’aller dans ce sens. Cette campagne doit une fois de plus être l’occasion pour les personnels comme pour les lycéennes de continuer à construire le rapport de force contre un ministère raciste, réactionnaire et autoritaire et de réaffirmer la nécessité d’une école publique émancipatrice, débarrassée de toutes les oppressions.

Union communiste libertaire, le 19 octobre 2021.

 
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