Capitalistes irresponsables : Pour en finir avec l’assistanat




Seuls les gogos pensent que le libéralisme est une idéologie anti-étatiste. Le libéralisme c’est simplement restreindre l’État-Providence aux plus riches, aux capitalistes et aux classes dirigeantes.

Les spéculateurs ont bâti des fortunes sur le gonflement de la bulle financière, et maintenant qu’elle explose c’est à l’ensemble de la société de payer les pots cassés. Avant la crise le dogme libéral imposait de baisser les impôts des plus riches, maintenant les impôts vont servir à renflouer ces mêmes riches.

Aux États-Unis, entre les 30 milliards de dollars du sauvetage de la banque Bear Stearns en mars et les 700 milliards du plan Paulson, les pouvoirs publics se sont montrés très généreux avec leurs amis de Wall Street. Cela n’a pas empêché la crise de s’approfondir et de s’étendre au reste de l’économie. À la place, ils auraient pu aider les ménages qui n’arrivent plus à payer leurs crédits immobiliers, ce qui est la cause de la crise actuelle, ou bien compenser les pertes massives (2 000 milliards de dollars en quinze mois) des plans de retraites par capitalisation des salarié-e-s américains.

Et le « trou » de la Sécu ?

En Europe, tous les États sortent leurs chéquiers et l’addition des différents plans tourne autour des 2 000 milliards d’euros. En France, le président dénonce les excès du capitalisme mais récompense les responsables de la crise. Il inaugure son mandat en offrant un « bouclier fiscal » de 15 milliards d’euros aux grandes fortunes. Quand en janvier on lui rappelle ses promesse de campagnes sur l’augmentation du pouvoir d’achat, il rétorque : « Qu’est-ce que vous attendez de moi ? Que je vide des caisses qui sont déjà vides ? » Mais en octobre les caisses sont comme par miracle à nouveau remplies, et il trouve 360 milliards pour aider la finance. Ces milliards auraient pu servir à combler plusieurs fois le trou de la Sécurité sociale ; mais non, le gouvernement a choisi de faire payer les assurés sociaux avec les franchises. Le gouvernement trouve 40 milliards pour entrer dans le capital des banques privés et pourtant, il justifie sa volonté de privatiser la Poste parce qu’il n’aurait pas les moyens de financer l’augmentation de capital qui serait nécessaire pour son développement.

Voilà le vrai visage du capitalisme : d’un côté on privatise des services publics potentiellement rentables, de l’autre on socialise les pertes des banques privées.

Les sommes colossales mobilisées par les pays occidentaux pourraient servir à éradiquer complètement la faim dans le monde. La FAO estime à 925 millions le nombre de personnes qui souffrent de la faim, elles n’auront droit qu’aux miettes que leurs laisseront les financiers. Au sud encore plus qu’au nord, la facture de la crise va causer d’immenses dégâts sociaux. Mais il n’y a pas de fatalité. Grèves, manifestations, émeutes de la faim : les mobilisations au nord comme au sud peuvent bouleverser les plans des maîtres du monde. Elles peuvent faire en sorte que ce soit les coupables de la crise qui en payent les conséquences, pas les victimes.

Hervé (AL Marseille)

 
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