Chômage et précarité : Sonnons le tocsin




Malgré les affirmations officielles, le nombre de chômeurs et de chômeuses ne cesse d’augmenter. Le pouvoir minimise les chiffres réels et adopte une politique de plus en plus répressive, vis-à-vis des demandeurs d’emploi. À Bordeaux, la résistance s’organise…

En septembre 2009, la France métropolitaine comptait officiellement 2 574 900 chômeurs et chômeuses. Mais ce chiffre prend uniquement en compte les chômeurs de « catégorie A », c’est-à-dire les personnes inscrites au Pôle emploi et rémunérées. En fait il existe cinq catégories de demandeurs d’emploi, sans compter les chômeurs non inscrits au pôle emploi. Si nous ajoutons les autres catégories, le chiffre atteindrait 4 250 000 demandeuses et demandeurs d’emploi [1]. Les RMIstes de plus de 55 ans, les départements d’outre-mer et les sans-papiers ne sont pas non plus pris en compte.

Plus de 5 millions de chômeuses et chômeurs

Les radiations se faisant en grand nombre, le chiffre tend à varier d’un jour à l’autre… Le résultat rendu public correspond au nombre de chômeurs journalier le plus faible du mois. De plus, sous la pression du ministère du Travail, le Pôle emploi est tenu de faire du chiffre, en prenant n’importe quel prétexte pour radier un demandeur d’emploi.

Les exigences envers le demandeur d’emploi sont de plus en plus draconiennes : ainsi il est tenu de faire des « actes positifs » de recherche : par exemple de ne pas refuser plus de trois propositions d’emploi (y compris quand la rémunération est en baisse), ou se rendre obligatoirement aux convocations mensuelles dont les dates sont imposées.

La mise en place de la plateforme 3949 et l’obligation de passer par elle pour tout contact avec le Pôle emploi représente une entrave énorme pour les demandeurs : attente interminable, impossibilité de joindre son conseiller parfois pendant plusieurs jours, surcoût de la communication, obligation de passer par un téléphone, ce qui lèse les plus précaires… Le rapport humain minimal est supprimé et l’individu se retrouve seul face à une machine bureaucratique avec laquelle il ne peut pas interagir.

Qui plus est, la réforme a permis au passage de supprimer des postes au Pôle emploi, où plusieurs salarié-e-s témoignent de la surcharge de dossiers qui a suivi la récente fusion des Assedic avec l’ANPE.

Après l’appel d’AC ! Gironde plusieurs organisations de chômeurs et de chômeuses (AC ! Gironde, Mouvement national des chômeurs et précaires, Association pour l’emploi l’information et la solidarité), association (la Ligue des Droits l’homme, Coordination santé solidarité, ), organisations politiques (Alternative libertaire, NPA, Gauche unitaire, le Parti de Gauche, LO…) se sont réunies pour créer un collectif Droits nouveaux, qui dénonce cette situation. Nous sommes toutes et tous concernés par les effets du chômage.

Décontamination

Ces actions doivent toucher l’opinion publique et rassembler un maximum de personnes. Un débat public a été organisé le 24 novembre dernier. Des actes symboliques sont aussi prévus, qui ont pour but
la « décontamination anti-précarité » des agences d’intérim… Une manière de rappeler, au moment où le gouvernement sonne le tocsin contre la grippe A, que le vrai problème est bien la hausse des inégalité et de la précarité.

Le pouvoir est plus efficace quand il s’agit de confier 300 000 dossiers de demandeurs d’emplois aux agences d’intérim, à travers le Pôle emploi, avec pour but, à long terme, la privatisation du service public. Tout cela dans la continuité de la politique ultra-libérale du gouvernement...
Le collectif devrait aussi se réunir pour dénoncer la construction d’une « maison-œuvre d’art » sur le rond point de l’hôpital Pellegrin, au coût exorbitant, alors qu’un nombre croissant de personnes sont sans logement ou mal logées. À noter que Bordeaux est la ville en France ou l’on dénombre le plus de logements vides : 25 000 étaient inoccupés dans la Communauté urbaine de Bordeaux en 2006 .

CAL Bordeaux

[1source : www.travail.gouv.fr

 
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