Colombie : L’impérialisme a la peau dure




À partir des années 1960, la Colombie est devenue célèbre à cause de sa guérilla. Mais au nom de la lutte « antiterroriste », le gouvernement Uribe se livre à une féroce répression politique. Pendant ce temps, silence radio du côté de l’Europe et des États-Unis.

Depuis l’apparition de la guérilla, l’État colombien cherche à étouffer toute revendication sociale en en assimilant les mouvements à la guérilla. Celle-ci ne se limite d’ailleurs pas au Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ; l’ELN (Armée de libération nationale) et d’autres groupes armés y participent aussi. La stratégie du gouvernement est de faire passer toute personne opposée à Uribe pour un criminel. Ce qui facilite la répression politique, au nom de la lutte contre les terroristes, les trafiquants de drogue et la pègre internationale….

Des militants persécutés

Autant dire que le militant de gauche n’a pas la vie facile, à l’inverse du paramilitaire fasciste ! La torture est d’ailleurs au goût du jour en Colombie. Mais si tu fais amende honorable et reconnais avoir été un guérillero, alors la vie devient plus belle tout à coup... Tu es toujours en taule mais tu n’es plus torturé ni reclus dans une cage à poules insalubre. Tu passes dans la prison de « luxe », avec les droit communs. La panacée, quoi ! Bien sur tout ceci est soutenu et accepté par les États-Unis, principal investisseur en armes et spécialiste en formations militaires... Du coup tout le monde ferme les yeux, l’Europe la première. Eh oui, car la Colombie n’est pas seulement le pays de la cocaïne, mais aussi celui du pétrole, de l’or, des minéraux en tout genre. Sans compter une grande biodiversité, due à une terre extrêmement fertile. Comme on dit là-bas, tu jettes une graine et il sort un arbre. On comprend tout de suite pourquoi l’Occident ferme sa gueule.

Les affaires sont les affaires

Entre les 21 et 25 septembre dernier, s’est tenue à Bruxelles une nouvelle ronde de négociation entre des pays de la Communauté andine (CAN), le Pérou, la Colombie, et l’Union européenne (UE). Cette négociation a eu lieu malgré l’absence d’autres membres de la CAN (l’Équateur et la Bolivie). L’UE veut obtenir un traité de libéralisation des services et des achats publics, ainsi qu’un accord sur des thèmes comme l’investissement, la propriété intellectuelle et les politiques de concurrence. Les ressources naturelles, la biodiversité, les savoirs ancestraux, les services publics, les sources d’eau potable et les ressources minières et énergétiques de la région andine sont convoités par les multinationales d’Europe ou des États-Unis, qui se verraient encore plus avantagées par la signature du traité. En dépit du fait que l’UE soit sensée promouvoir la « clause démocratique » dans ses négociations commerciales, les dénonciations de violations des droits de l’homme et des libertés publiques au Pérou et en Colombie n’ont pas reçu la moindre attention.

Des Colombiens qui se rebiffent

Depuis 2004 sous l’impulsion des communautés indigènes, déplacées et dépossédées de leurs terres pour favoriser la mise en place du Tratado de libre cambio (traité de libre-échange) , une marche sociale traversant la Colombie s’est organisée. Elle refuse le modèle néolibéral et réclame
la souveraineté nationale pour la remise des territoires « occupés » et la fin d’installation des bases militaires. Elle exige la paix sociale et politique, l’arrêt des déplacements des communautés, et la fin des grandes propriétés terriennes. Elle dénonce le saccage des ressources naturelles du pays et l’impunité du président Uribe.

Un appel à la société civile européenne est lancé afin de soutenir le peuple opprimé colombien. Augustin Jimenez (avocat) sillonne l’Europe pour dénoncer et informer de la situation colombienne. Une résistance active est nécessaire pour combattre l’impérialisme. Nous sommes tous concernés.

Contacts de soutien et information :

  • laccionvidabogota@yahoo.es
  • ldanielecoll@yahoo.fr

Ghislain(AL Marseille)

 
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