Communiqué de soutien au mouvement étudiant colombien : « pour nos morts, pas une minute de silence, toute une vie de lutte et de combat » (MANE)




Face à sélection sociale et l’accroissement de la privatisation de
l’université, ainsi que dans la suite des mouvements étudiants lancés au
Chili, les étudiant-e-s colombien-e-s se sont réuni-e-s les 20 et 21 août
2011 lors de la Mesa Amplia Nacional Estudiantil (MANE). Dans sa
déclaration, la MANE dénonce la réforme de la Loi 30 sur l’éducation
supérieure, qui vise à renforcer la privatisation des universités, sur le
modèle du processus de Bologne, et donc à diminuer les ressources
publiques, qui ne représentent déjà que 50% du financement de
l’université publique Colombienne.

Les étudiant-e-s et professeur-e-s colombien-e-s dénoncent la politique
du gouvernement Santos et de ses prédécesseurs, qui préfèrent augmenter
le budget de la guerre au lieu de garantir celui de l’éducation et de la
santé. Alors que seulement une petite minorité des jeunes colombien-e-s
accèdent à l’enseignement supérieur, recourant pour la plupart à des
prêts, les étudiants en lutte revendiquent « une Éducation gratuite,
publique et de qualité » (MANE).

Mobilisé-e-s depuis plusieurs semaines, assemblées générales et grèves se
multiplient, tandis que les manifestations sont de plus en plus suivies,
réunissant ce mardi 12 octobre plus de 200 000 personnes (étudiant-e-s,
professeur-e-s, travailleurs/ses, familles,…) dans 23 villes du pays. Ils
entendent maintenir les grèves et le rapport de force jusqu’à ce que le
gouvernement retire la réforme et réponde aux revendications.

La MANE dénonce également la stigmatisation, la persécution et la
répression du mouvement étudiant par la force publique, ainsi que
l’infiltration d’agents de police dans leurs actions dans le but de
légitimer la répression et l’assassinat d’étudiant-e-s. Ce qui a en effet
causé la mort d’un d’entre eux à Cali, lors des manifestations du 12
octobre, dans une explosion « d’origine indéterminée », qui a aussi fait
de nombreux blessé-e-s. Les étudiant-e-s demandent que l’Etat prennent
ses responsabilités et que la lumière soit faite sur l’assassinat de leur
compagnon de lutte.

Alternative Libertaire soutient le mouvement étudiant et les luttes
populaires en Colombie. Assez de la répression des mouvements sociaux !

Comme le montrent l’Argentine, le Mexique, le Paraguay et le Nicaragua où
des luttes étudiantes de longue haleine ont permis la gratuité des
universités, comme le montre le mouvement chilien depuis plusieurs mois
et maintenant le mouvement colombien, seule la lutte collective permet de
défendre nos droits et d’en gagner de nouveaux.
Plus profondément, les étudiant-e-s colombien-e-s luttent contre un
système qui leur fait la guerre, leur refuse l’accès au savoir et la
construction d’une société démocratique par le peuple.

Leur lutte est la notre, celle de tous et toutes contre le capital !

Alternative Libertaire, le 18 octobre 2011

 
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