Congrès de Sud-PTT : Une réaffirmation du fédéralisme




Le congrès de la fédération Sud-PTT s’est tenu fin mai. Si les débats sur les résolutions phares sur la place des femmes dans le syndicat et l’extrême droite ont été décevants, les militants ont réaffirmé l’orientation lutte de classes.

Le congrès fédéral de Sud-PTT s’est tenu fin mai à Ronce-les-Bains (17). La fédération avait choisi en plus des textes habituels d’en mettre deux comme enjeux du congrès : la place des femmes dans l’organisation et le syndicalisme Sud-PTT face à l’extrême droite.

Sur ces deux résolutions, les résultats n’ont pas été à la hauteur des enjeux. Le texte sur la résolution « place des femmes » a été en partie amoindri par les syndicats de la fédération Sud-PTT qui ont refusé toute obligation de quota de « femmes » dans les délégations des syndicats pour les instances nationales par exemple. Cela reflète néanmoins l’état de la fédération Sud-PTT, pourtant en pointe il y a quelques années sur ces questions. On pourrait craindre un petit recul sur la prise en compte de ces questions ou le repli vers quelques spécialistes. À bien à y regarder, très peu de femmes, et souvent des habituées sur ces questions, sont intervenues dans le congrès de la fédération. Pourtant, qu’un tel texte existe dans une organisation syndicale est une avancée. Il a permis de mener des débats dans les structures, en espérant que cela sera suivi d’effets.

Le texte sur l’extrême droite a amené surtout des amendements sur la partie historique et moins de débats sur les solutions, même si un débat a été réintroduit sur l’exclusion des camarades se réclamant des idées d’extrême droite. Il faut cependant se poser certaines questions quand des syndicats se sont exprimés à la moitié de leur mandat contre cette motion, voire se sont largement abstenus.

Rejeter toute manipulation politique

Il faut aussi noter que la fédération Sud-PTT a adopté pour son prochain congrès des méthodes de débats proches de l’Union syndicale Solidaires, privilégiant le consensus face à l’affrontement, une manière de reconnaître un certain apport en matière de fonctionnement de la structure interprofessionnelle.

Alors que le dernier congrès avait vu des tensions irriguer le secteur des télécommunications, cette fois-ci le secteur des activités postales a été le centre des attentions, les débats postaux trustant même les interventions lors du rapport d’activité.

On aurait pu craindre la transformation du congrès de Sud-PTT en guerre de tranchée, peut être voulue par certains camarades issus de la plateforme 3 du NPA pour marquer leur territoire. À un moment du congrès les congressistes auraient pu penser que le congrès de Sud-PTT était devenu une querelle interne au NPA. Les différentes interventions des syndicats ont permis de trancher : avoir une orientation politique claire tout en rejetant toute manipulation politique. Le fédéralisme dans le syndicalisme prouve encore une fois son efficacité.

De vraies orientations politiques ont donc été définies dans les textes de congrès : convergence des luttes, syndicalisme de lutte comme axe principal dans le militantisme quotidien, mais qui doit prendre aussi en compte la situation sociale et politique actuelle que cela soit à dans nos secteurs ou à l’interprofessionnel. Notre syndicalisme n’est pas hors-sol et les difficultés de convergence ne viennent pas tout le temps du manque de volonté des équipes nationales ou locales, mais aussi quelquefois d’un manque de volonté d’en découdre des salarié-e-s, ce qu’ont rappelé des camarades de syndicats qui ont tenté de mener de longues luttes sans pouvoir mobiliser les postiers.

L’équipe fédérale actuelle a été reconduite par les syndicats, écartant toute direction alternative. Sud-PTT conserve donc, comme depuis sa création, sa marque de fabrique : un syndicalisme clairement orienté vers les luttes, sans concession avec le patronat. Il ne reste plus qu’à le porter au quotidien dans les services.

Des postiers d’Alternative libertaire

 
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