Contre le vol de la terre collective au Maroc

Notre camarade Brahim Fillali nous demande de répercuter une lutte menée par les paysans de la région de M’semrir au Maroc, spoliés par des caciques
Nous, les signataires ci-dessous, dénonçons et nous protestons contre la façon avec laquelle la terre de M’semrir, étant propriété collective, est distribuée par les délégués de la terre et les autorités locales comme administration de la tutelle.
Nous considérons ce qu’on appelle les délégués de la terre et les autorités locales comme responsables de tout ce qui s’est passé, de ce qui se passe et de ce qui peut se passer. Car cette terre qu’on exploite, qu’on vend, qu’on pille et qui se commercialise, est notre terre ensemble. Et personne n’a le droit de la distribuer comme il le veut, quand il le veut et au profit de ceux qu’il veut.
Nous exigeons et insistons pour la distribution du reste de la terre à touTEs les individus qui n’en ont jamais bénéficié. Cela de la façon suivante :
1- Constituer un comité depuis l’assemblée générale qui aura lieu à M’semrir prochainement.
Ce comité s’occupera de l’enregistrement et de la détermination de touTEs les individus concernéEs en excluant touTEs ceux et celles qui en ont déjà bénéficié une fois et plus.
2- Déterminer et aborder tous les terrains habitables puis, les diviser sous formes des lotissements, chaque partie doit mesurer 10/20 m.
3- Le tirage au sort aura lieu, pour que tout le monde soit satisfait.
4- À ce stade, le rôle du comité est fait, il n’existera plus, car il n’est que provisoire, sa tâche est accomplie dès que chacun a sa part à égalité avec les autres.
5- Les autres terres qui entourent M’semrir et qui sont aussi propriété collective doivent être objet d’étude de la possibilité d’implanter des arbres et d’autres plantes, car :
– C’est une région montagneuse où il y a de l’eau.
– Ce qui va arrêter l’érosion.
– Construire des petits barrages au sein des montagnes, pour mettre fin au dégâts que les inondations engendrent.
6- Nous déclarons que les délégués de la terre de la communauté de M’semrir ne représentent qu’eux mêmes. Comment et est-ce qu’il est raisonnable qu’un analphabète, ignorant, sans crédibilité, représente une population ?
7- Nous comprenons la problématique de la terre et nous œuvrons pour la résoudre hors de la logique tribale dont les délégués sont issus. Mais nous disons, par contre, que celui ou celle, ceux et celles qui vivent ici à Msemrir ont plein droit de bénéficier de ce qui est commun, car ils et elles sont ici maintenant et y étaient hier, et nous partageons le temps, l’espace, les expériences, les événements, le mauvais et le bon… Et toute exclusion de ceux et celles qui ne font pas partie de la tribu de Ait Atta est un acte basé sur le critère ethnique et tribal, que nous refusons catégoriquement et nous le dénonçons, car c’est une logique raciste.
8- Nous déclarons que toute distribution faite par les délégués ne nous regarde pas, et nous ne les reconnaissons pas, et toute chose faite par eux va être attaquée par tous les moyens.
Les premiers signataires :
– Fillali Brahim
– Boudali Rachid
– Hirri Mhamed
– Ouai Said
– Achour Said
– Mouhach Hamid
– Mouhach Aziz
– Adar Brahim
– Hirri Mohamed
– Ouyakoub Mohamed
– Ouquelle Said
– Ouhirra Hamid
– Amdadi Hassan
– Oussou Said
– Elfaridi Youssef
– Amdadi Rachid
– Ousha Lhoussain
– Saboun Hassan
– Oukali Brahim
– Amonass Mohamed
– Echarfaoui Abederrahman
– Bargaz Lhoussain
– Akarkaj Mohamed
– Ben dra Said
– Outakhchi Abdessalam
– Bouid Brahim
– Akably Youssef
– Ahourane Hassan
– Elgarhi Elmahjoub
– Elwali Hassan
– Allali Ali
– Okhoya Mohamed
– Oussou Mohamed
– Achour Hassan
– Mouhach Brahim
– Khazzou Rachid
– Bouidy Mohamed
– Hajam Brahim
– Elwali Mohamed
– Zizawi Lahcen
– Saboun Hassan
– Bendra Said
– Oukali Mustafa
– Mokhtari Hassan
– Ettarhi Rachid
– Mouhach Hassan
– Akably Ali
– Bendra Lahcen
– Amandil Mohamed
– Takhchi Mohamed
– Bendra Idir
– Bendra Mohamed
– Irih Abdallah