Crise économique : Vers un deuxième krach financier ?




Malgré les plans de refinancement à répétition, les banques sont tou-
jours à la limite de la banqueroute. L’hypothèse d’un deuxième krach
financier est loin d’être écartée.

Début mai, l’administration américaine a soumis les 19 plus grosses
banques des États-Unis à un « test de
résistance ». Résultat : dix d’entre
elles seraient en faillite si elles
devaient affronter un deuxième krach
financier, comme celui d’août 2008.

TESTS DE RÉSISTANCE : LES DOIGTS DANS LE NEZ !

L’État a donc fait les gros yeux et a
sommé ces dix banques de trouver
75milliards de dollars de fonds propres, soit en émettant des actions auprès
de capitaux privés, soit en se débarrassant de leurs actions fantoches ou en
les convertissant en actions ordinaires.
Le 7juin, comme par magie, les
10banques ont réussi à trouver ces
75milliards. Le 8juin, le Dow Jones
bondissait de 2%. Ouf ! Le capitalisme est sauvé et l’économie-casino
peut redistribuer des jetons. Évidemment, on a du mal à croire à un tel scénario, surtout quand on sait que le
FMI avait évalué fin avril à
275milliards de dollars la somme
manquante aux banques pour se stabiliser. D’après le Wall Street Journal et
le prix Nobel d’économie Paul Krugman, la banque fédérale (Fed) aurait
en fait modulé ses critères de tests
pour pouvoir annoncer que les
banques sont proches de la stabilisation.

L’AVEUGLEMENT LIBÉRAL

Cet épisode n’est qu’un exemple
parmi d’autres montrant l’aveuglement total et la fuite en avant des dirigeants économiques. Aucune solution
de sortie de crise n’est esquissée, et
pour cause, la seule solution réelle est
la socialisation des moyens de production. Nos dirigeants et leurs
médias se contentent donc d’affirmer
que la sortie du tunnel est proche,
d’appeler à la confiance et d’extorquer
au passage un peu plus de droits et de
plus-value aux travailleuses et aux travailleurs.

Pourtant l’hypothèse d’un deuxième
krach financier se précise de plus en
plus. On ne connaît toujours pas l’ampleur de la propagation des crédits
subprimes au sein de la sphère financière, ceux-ci étant dissimulés par la titrisation [1].

D’autres bulles financières liés à d’autres produits financiers
foireux peuvent exploser dans les
mois qui viennent, comme les CDS [2],
qui représentent environ 60000
milliards de dollars, soit quatre fois le
PIB des États-Unis.

Par ailleurs, la dette des Etats croît
de plus en plus et passera à plus de
7% du PIB en 2009 en France. Elle
est financée par des obligations, qui
menacent elles-mêmes de former une
nouvelle bulle financière. Les capacités d’intervention des États sont donc
de plus en plus limitées, à moins de
faire toujours plus pression sur les
classes populaires, sensées absorber
indéfiniment les pertes. Il est donc
grand temps de se préparer à l’affrontement de classe, car l’État et le patronat, eux, ne traînent pas.

Grégoire Mariman (AL Paris Sud)

[1Voir lexique dans AL de décembre 2008

[2Credit Default Swap,sortes de contrats
d’assurance sur les marchés financiers

 
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