Antifascisme

Droite-extrême : Le tango mortifère de la Macronie




Après son entrevue dans Valeurs actuelles, ses mesures racistes contre les migrantes et les migrants [1], sa tentative de réhabilitation de Pétain, Macron poursuit sa drague de l’extrême droite en s’affichant avec Elie Hatem, ancien de l’Action française et défenseur de l’antisémite Charles Maurras. Retour sur la valse entre LREM et les fachos…

Les clichés de l’avocat posant fièrement avec les Macron a fait réagir toute la gauche. Même si l’Action française (AF), autrefois friande des discours racistes et complotistes de Hatem au point de l’inviter dans de nombreux colloques, a désavoué son ancien dirigeant, il n’en reste pas moins que la présence de ce néofasciste notoire à l’Élysée montre à quel point Macron est perméable aux idées et personnalités d’extrême droite.

Et ce n’est pas la première fois que la macronie s’acoquine avec les fachos : on se rappellera des selfies (c’est une marotte !) de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb avec Jérémie Piano, membre de Génération identitaire (GI), ainsi que de sa mansuétude à l’égard de GI au moment de leur opération « Defend Europe » dans les Alpes.

Dans Valeurs actuelles (VA), Macron a pu dérouler son discours raciste sur le voile et l’immigration dont le magazine fait ses choux gras. Ce qui choque au-delà des propos c’est la validation par Macron de la ligne conservatrice et ouvertement raciste défendue dans VA. D’autant plus que c’est la première fois qu’un président s’y exprime, confirmant l’intérêt que porte ce dernier , sinon aux idées, du moins à l’électorat de la droite et de l’extrême droite. D’ailleurs selon le baromètre mensuel Yougov, Macron gagne 9 points auprès de l’extrême droite (15% d’opinions favorables) et 16 points auprès de la droite modérée (50% d’opinions favorables).

Le 8 novembre, Macron reçoit sous les ors de l’Élysée et prend la pose avec Elie Hatem : ancien membre du Comité directeur de l’Action Française et défenseur de l’antisémite Charles Maurras.

Une romance électorale ?

On voit bien le calcul que Macron tente en franchissant cette ligne rouge. Après la débâcle des européennes face au RN et celle annoncée aux municipales de 2020, son discours se droitise. C’est également par opportunisme et parce qu’ils défendent les mêmes intérêts de classe que les libéraux et l’extrême-droite se renvoient la balle. S’ils arrivent à se maintenir ou à arriver au pouvoir, ce n’est qu’en instrumentalisant la haine et la peur, tant leurs discours sont creux et leurs lois ne servant jamais l’introuvable « intérêt général » mais uniquement celui de la minorité de ceux qui ont déjà tout !

Cette stratégie n’est jamais aussi flagrante que lorsqu’elle s’applique aux personnes migrantes ou aux minorités. Les attaques contre les musulmanes, les juifves, ou considérées comme telles, venant de l’extrême-droite ne sont possibles que par la banalisation de ses idées, l’application de lois qui valident ses théories et par le clientélisme dont font preuve de nombreuses et nombreux élues LREM pour conserver leur petit pouvoir fragile.

La bourgeoisie, quand elle a peur de perdre son emprise, se réfugie dans le répertoire raciste et xénophobe pour détourner le prolétariat de son émancipation. Et quand elle défend l’immigration, elle le fait toujours dans une logique économique d’exploitation de la misère de celles et ceux qui tentent de se réfugier en France, misère bien souvent créée par la France par sa politique néocoloniale, au service des intérêts économiques de ses multi-nationales.

Macron n’aura jamais été le rempart à l’extrême-droite qu’il avait prétendu être. Pire, il lui sert la soupe pour conserver son pouvoir et l’extrême droite reste le plan B favori de la bourgeoisie contre les mouvements sociaux (l’AF et la Cocarde étudiante s’illustrent depuis début décembre par de violentes attaques contre les mouvements étudiants). Pour le combattre, combattons ses idées partout où elles s’expriment !

Commission antifasciste de l’UCL

 
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