Édito : Islamo-gauchisme ?




On connaît les coupables des récents attentats en France : des terroristes islamistes. Mais pour le gouvernement, il y a également des coresponsables : les « islamo-gauchistes ».

L’appellation est sans contenu précis. C’est
en fait le nouveau nom de la « menace intérieure », une étiquette polémique pour alimenter la paranoïa et justifier les atteintes aux libertés, un « judéo- bolchevisme » du XXIe siècle.

Si nous voulions retourner l’étiquette à l’envoyeur, nous pourrions gloser sur l’« islamo-capitalisme » : celui de groupes industriels traitant avec Daech (tel le cimentier Lafarge), celui des relations diplomatico-affairistes avec des États finançant le djihadisme (Qatar, Turquie, Émirats arabes unis, etc.), en passant par l’hypocrisie d’une Élisabeth Badinter qui vilipende l’« islamo-gauchisme » mais dont la société, Publicis, travaille à la com’ de la monarchie saoudienne...

Certes il a existé, dans les années 1990-2000, des courants d’extrême gauche défendant une alliance tactique avec l’islamisme : les trotskistes du SWP britannique, et certaines sectes campistes. Mais cet aventurisme, toujours resté marginal, appartient au passé depuis que les Printemps arabes ont confirmé, sans contestation possible, le caractère contre-révolutionnaire de l’islamisme, qu’il s’agisse des Frères musulmans ou du Hezbollah.

L’option retenue par l’UCL et par l’ensemble de l’extrême gauche est celui du soutien à la gauche kurde. Celle-ci mène au Moyen-Orient un combat voisin du nôtre, pour une société inclusive, contre les discriminations des minorités.

UCL, 22 novembre 2020

 
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