Edito : La morale des voleurs




Après les révélations des «  Panama Papers  » en 2016, voici celles des «  Paradise Papers  »  !

Une équipe internationale de journalistes a mis en lumière un vaste réseau d’évasion fiscale qui concerne aussi bien des multinationales (Nike, Apple, Dassault Aviation), que des dirigeants politiques ou des personnalités du show-business. Ce sont ainsi plus de 5 000 milliards d’euros qui transitent à travers de nombreux paradis fiscaux, avec «  un manque à gagner  » pour les États qui s’élève à plus de 350 milliards. Cette fois-ci, la plupart des opérations concernées sont légales. Aidés par des cabinets
de juristes spécialisés, les capitalistes exploitent les moindres failles juridiques pour planquer leur argent. Rien d’étonnant quand on sait que ceux qui produisent les règles juridiques sont souvent ceux qui en profitent  !

Un exemple  : le prince Charles a fait pression pour modifier des accords sur le changement climatique afin d’en faire bénéficier une société établie aux Bermudes
dans laquelle il a investi. Réclamer plus de réglementation ne sert à rien. Le droit est avant tout un instrument idéologique de la bourgeoisie.

Il sert à légitimer les inégalités sociales derrière des règles en apparence neutres.
Le droit n’est que la morale des voleurs capitalistes. Comme le disait un des personnages du roman de Steinbeck Les Raisins de la colère  : «  Quand
on est dans les affaires, faut toujours mentir et tricher, mais on appelle ça autrement.  »

Alternative Libertaire, le 3 décembre 2017

 
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