Edito d’AL de mars : PS-Medef, le running gag




Dans une période où certains comiques ne font plus rire grand monde,
il est bon de se retourner vers des valeurs sûres, comme nous l’a démontré cette année le président.

En lançant au mois de janvier son gag des « contreparties » du patronat en échange de son cadeau de 35 milliards, François Hollande était sûr de son coup. Mais après avoir réussi à faire rire toute la France, qui aurait pu croire que la buzz toucherait les États-Unis ? Et cela grâce au patron des patrons, Pierre Gattaz, qui entamait le 10 février une partie de ping-pong transatlantique avec Jean-Marc Ayrault (que le président Hollande avait abandonné à Paris, tandis qu’il se pavanait aux States) : «  pas de contreparties », « bien sûr que si, des contreparties », etc. Admirons au passage le haut niveau du débat politique !

Sans vouloir réduire le mérite de notre président, il est à noter que le gag des contreparties n’est pas nouveau. Il y aurait même comme un air de plagiat… à en croire Pierre Gattaz qui aurait soufflé l’idée au président. Effectivement, en 1986, c’est Gattaz père (Yvon), déjà patron des patrons, qui avait promis de créer 471.000 emplois précisément en échange de l’abrogation par le gouvernement Chirac de l’autorisation administrative de licenciement.

L’argument est admirable : « Laissez nous licencier facilement, ça va créer plein d’emplois » ! En ce temps là déjà, dans un pays qui ne comptait officiellement « que » 2,2 millions de chômeurs et de chômeuses, le coup des 471.000 emplois avait fait tordre de rire toute la France.
Mais qui osera dire au gouvernement que les blagues les plus courtes sont les meilleures ?

Alternative libertaire, le 1er mars 2014


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