Education prioritaire : L’ultimatum des lycées ZEP au ministère




Des dizaines de lycées se mobilisent depuis la rentrée pour obtenir une carte des lycées de l’éducation prioritaire. Sans nouvelle annonce d’ici là, la prochaine grève aura lieu le 3 janvier et sera reconductible.

Dans l’éducation nationale, l’éducation prioritaire est le dispositif qui est censé permettre de donner un peu plus aux élèves qui en ont le plus besoin. Cela permet d’avoir de plus petits groupes dans les classes, des dispositifs spécifiques mais aussi pour les personnels des primes et la possibilité d’accumuler plus de points pour les mutations au fil des années. « Censé », car n’importe qui, visitant un collège de centre-ville parisien puis un collège REP+ (le plus haut niveau d’éducation prioritaire), verra qu’il n’est pas toujours évident que c’est ce dernier qui est le mieux loti en terme de moyens.

Depuis septembre, une mobilisation prend de l’ampleur. Partie de lycées du 92, elle regroupe plusieurs dizaines d’établissements de toute la France et notamment des académies les plus concernées : Créteil, Versailles, Marseille, Toulouse…

Rassemblés dans le collectif Touche pas à ma ZEP (TPAMZ) et organisés en assemblées générales, ces lycées réclament notamment une nouvelle carte de l’éducation prioritaire.

En effet, si les écoles et collèges ont vu une réforme de l’éduc prio en 2014, il n’existe plus de carte des lycées de l’éducation prioritaire. On a donc une jungle de sigles accolés aux établissement (Eclair, APV, Plan espoir banlieue, Clair, Ambition réussite... ), hérités de réformes successives ou relevant de la politique de la ville (comme les zones « Prévention violence ») qui elles n’accordent donc aucun moyen supplémentaire en dotation. En clair (sans mauvais jeu de mot), il n’y a donc plus de lycées ZEP mais uniquement des bouts d’acquis sauvegardés localement sans aucune lisibilité.

Moins d’inégalités après le collège ?

Pourtant, personne n’est dupe. Les inégalités sociales, les difficultés scolaires, les élèves allophones, tout cela ne disparaît pas après le collège. C’est d’autant plus vrai pour les lycées de l’enseignement professionnel au vu du système d’orientation actuel. Les lycées regroupés dans le collectif TPMZ et soutenus par la plupart des syndicats enseignants sont donc déterminés à poursuivre une mobilisation qui touche directement tant aux conditions d’études de leurs élèves qu’aux conditions de travail des personnels. Il y a aussi un enjeux à élargir cette mobilisation. Sud éducation a appelé les écoles et collèges à la rejoindre lors de la grève du 29 novembre.

La manifestation parisienne en a accueilli plusieurs. Mais pour éviter l’essoufflement il faut continuer le travail de fourmi réalisé jusque-là par la mobilisation (tournées, appels dans les salles des profs, mails…). La descente des DHG et la présentation des TRMD (dotations horaires globales et tableaux récapitulatifs des moyens par discipline, qui déterminent les dédoublements, le nombre d’élèves par classe pour la rentrée suivante) dans les bahuts en janvier pourraient constituer un point d’appui pour développer et ancrer ce mouvement. Même en année électorale il n’est pas sûr qu’un effort soit fait tant ces établissements seront méprisés par un gouvernement qui devait donner la priorité à l’éducation.

Aurélien (AL Paris-Sud)

 
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