Eté sportif : Saison orageuse, l’UCPA renvoyée dans ses cordes




Loin des bastions syndicaux et des unes des chaines d’infos, permanentes et saisonnieres du groupe associatif UCPA se sont battues cette année pour obtenir des augmentations de salaire. Un mouvement exemplaire, dans un secteur où la précarité est la norme.

L’Union nationale des centres sportifs de plein air (UCPA), où travaillent près de 13 000 personnes au niveau international, dont 2 276 inscrites aux élections du personnel en France, est l’une des rares structures du secteur professionnel du sport où les syndicats sont implantés. Mais sans un vrai rapport de force, impulsé par une majorité des travailleuses et des travailleurs, les organisations syndicales ont peu de marge de manœuvre.

La CGT a demandé en 2021 une augmentation générale pour faire face à l’inflation, mais sans succès. En juin de cette année, le directeur général du groupe tente de couper l’herbe sous le pied au mécontentement en proposant des augmentations jusqu’à 2 %. Au regard de l’augmentation continue des prix, cela apparaît comme une provocation.

En cuisine, où le recrutement est rendu difficile par les bas salaires, les horaires atypiques et le durcissement des conditions pour toucher le chômage après la saison, les chefs voient l’été arriver avec appréhension. Ils s’organisent et adressent une lettre à la direction : 16 % d’augmentation comme dans la branche ou c’est la grève  ! L’ultimatum est clair : le 14 juillet, jour férié, en plein boom de saison. La direction est joueuse, elle tente de désamorcer le conflit. Mais elle fait vite des concessions quand, le jour dit, la quasi-totalité des cuisines de la filière Vacances du groupe ferment.

En parallèle, les équipes d’encadrement sportif établissent des revendications par centres et par disciplines. Le 29 juillet, une première journée de grève fait annuler les activités de plusieurs sites. La grève est ensuite reconduite chaque vendredi de façon à impacter tous les séjours.

Saisonnieres et permanentes : même direction, même combat !

Les saisonnieres ont été parmi les plus investies dans la mobilisation, menaçant l’UCPA de ne pas revenir cet hiver ou l’été prochain si rien ne bougeait. La CGT a appuyé la mobilisation par des pétitions, en mettant ses réseaux au service des salariées mobilisées. Elle s’est efforcée de construire l’unité syndicale à la base, condition indispensable pour faire aboutir les négociations sans que le mouvement soit confisqué par les syndicats majoritaires, qui s’appuient surtout sur les cadres permanentes du groupe.

Cette alliance inédite d’une mobilisation déterminée des salariées les plus précaires et des organisations syndicales implantées dans le groupe aura permis d’obtenir des engagements exceptionnels de la direction de l’UCPA, dont une augmentation de 5 % pour quasiment toutes les salariées. En outre, consciente du rapport de force établi par la grève quelques semaines auparavant, la direction a accepté de quasiment tripler l’enveloppe prévue au début des négociations (avec les 5 % donc). Celles-ci se sont alors déroulées dans une unanimité syndicale qui n’existait plus depuis longtemps à l’UCPA.

Gio (UCL Sarthe)

 
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