Antifascisme

Extrême droite : la paranoïa dope les milices




La pandémie de Covid-19 est exceptionnelle par son ampleur comme par ses conséquences, encore incertaines. L’actualité laisse envisager une aggravation de l’instabilité politique dans plusieurs pays et voir converger politiques autoritaires et mouvements franchement fascisants dopés par la situation actuelle.

Aux États-Unis, le risque d’une flambée d’actions violentes de l’extrême-droite est réelle, comme en témoignent les manifestations anti-confinement. Orchestrées et encouragées par Trump et ses soutiens, elles se sont développées sur un mélange de rhétorique complotiste, anticommuniste et ultralibérale pour s’opposer aux mesures sanitaires prises par plusieurs gouverneurs du Parti démocrate.

Si l’extrême droite étatsunienne est coutumière des manifestations mettant en scène hommes armés et groupes nationalistes « d’auto-défense », elles ont franchi un cap en envahissant le Capitole du Michigan pour mettre sous pression la représentante démocrate qui y siège [1]. Au Texas, des milices se sont mises au service des commerçants qui veulent braver les interdictions d’ouverture [2].

Ces groupes se sentent donc capables de proposer leurs propres forces de répression armée, d’entretenir un climat d’agressions racistes envers les communautés asiatiques et juives, de relayer une propagande raciste sur les réseaux sociaux, et de voir dans la crise les prémices de la « guerre raciale » tant attendue [3].

En France comme en Europe, l’extrême-droite radicale demeure étonnamment discrète. Si des groupuscules de combat ne concernent pour le moment que quelques individus, plusieurs phénomènes concrets et virtuels permettent d’observer qu’il existe un soutien et une préparation à des actions paramilitaires potentielles.

L’autodéfense antifasciste s’impose

Marginal, comparé aux États-Unis, un mouvement pour « le port d’arme », proche du milieu survivaliste, se développe dans l’hexagone. Quelques Youtubeurs, souvent d’anciens militaires, proposent des dizaines de vidéos sur le maniement des armes, le déplacement tactique, la comparaison d’équipement… D’autres organisent des stages d’entraînement militaires avec usage d’armes réelles, dans des pays européens à la législation permissive. L’idéologie est claire  : se préparer à cette guerre civile raciale que les suprémacistes blancs espèrent provoquer avec impatience [4].

Avant l’épidémie déjà les tentatives terroristes fascistes se multipliaient et des régimes populistes d’extrême-droite étaient en place. On ne peut prédire l’évolution de cette tendance dans les mois qui viennent. Néanmoins le glissement des démocraties bourgeoises vers un système sécuritaire et autoritaire s’accélère et s’affirme. Associé aux phénomènes que rapporte l’actualité, il confirme toujours plus le risque fasciste [5]. Avant d’être frappés par des drames, il faut construire un mouvement antifasciste le plus large possible, capable de lutter de massivement et de faire barrage à ces groupes.

Commission Antifascisme de l’UCL

[1« États-Unis : des manifestants armés pénètrent dans le parlement du Michigan », Le Parisien, le 1er mai 2020.

[2« Déconfinement, au Texas, des milices armées pour rouvrir les magasins », Courrier International, le 14 mai 2020.

[3« Sur Facebook, plus d’une centaine de groupes prônent une seconde guerre civile américaine », Slate.fr, le 26 avril 2020.

[4« Les YouTubeurs d’extrême droite proposent des formations à la guerre », Slate.fr, le 24 avril 2020.

[5« L’ombre du fascisme s’étend en ces temps d’état d’urgence sanitaire », Autonomiedeclasse.org, le 27 avril 2020.

 
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