syndicalisme

Ferroviaire : dans tous les métiers, le ras-le-bol est palpable




Bien que le mouvement de grève de l’année dernière, reconductible dans le ferroviaire, n’ait que repoussé la réforme des retraites, des luttes sont à nouveau organisées dans différents sites et secteurs. Mais face à l’accélération de l’ouverture à la concurrence et du dumping social qui l’accompagne, il est temps d’envisager une riposte d’ampleur.

Les luttes locales se multiplient dans le rail depuis quelques mois. La détérioration des conditions de travail et la baisse des effectifs liées aux nouveaux centres de commande centralisés d’aiguillage sont à l’origine d’importantes contestations comme à Toulouse ou dans les postes de la gare de Paris-Est, avec une grève de 59 minutes par service depuis plusieurs mois et des journées de grèves pleines majoritaires. De même, à l’infrapôle Paris-Nord où la grève dure depuis quatre mois sur les mêmes modalités de 59 min quotidiennes.

Au printemps, à Nantes, c’est la volonté des agents de conserver l’accessibilité à des places de parking proches de leur lieu de travail qui a donné lieu à une mobilisation inattendue. Au Matériel, la mobilisation nationale du 11 mai, appelée par SUD-Rail, revendiquant de meilleurs salaires et conditions de travail, a parfois réussi à se faire dans l’unité localement.

Autre lutte, dans une filiale cette fois, une journée de grève réussie en mai chez les salarié.es de Transkeo de la ligne 11 du tramway francilien, avec 80% de grévistes ! Ils et elles exigeaient de meilleures rémunérations et conditions de travail. Aux quatre coins de l’hexagone et quels que soient les métiers, le ras le bol des cheminot.e.s est important face à des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader, des salaires bloqués et les réorganisations comme seules perspectives.

L’accélération de l’ouverture à la concurrence et du dumping social

Plusieurs régions (Paca, Pays-de-la-Loire…) privatisent le rail en accélérant la mise en œuvre de la concurrence sur plusieurs lignes. Face à cette casse du service public et des droits des travailleurs.ses du rail, un rassemblement au niveau national, initié par SUD-Rail, a réuni plusieurs centaines de cheminot.es venu.es à Marseille le 3 juin. Un rassemblement qui a permis à nombre d’équipes de se retrouver.

De son côté, la fédération CGT multiplie localement les initiatives, souvent en direction des usager.ères (votation, pétition, rassemblements ...). Malheureusement l’unité n’est pas au rendez-vous, les débats houleux autour de l’accord sur l’activité partielle longue durée de cet hiver n’ont rien arrangé. Pourtant, nous avons besoin de cette unité syndicale pour permettre une riposte nationale. Sa reconstruction progressive passe par ce que nous sommes capables de faire sur le terrain, par des actions et des tournées intersyndicales, par la volonté des cheminot.e.s de se mobiliser ensemble.

Dans nos équipes syndicales nous avons à nous organiser pour faire vivre une participation active de la part des collègues dans les mouvements de grève et aux assemblées générales. Afin de ne pas subir ces attaques à la suite les unes des autres, c’est un enjeu autogestionnaire d’ancrer ces différentes luttes et d’avoir les forces nécessaires pour les articuler et généraliser les résistances.

Des cheminotes communistes libertaires

 
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