Forum social européen : Vers une convergence des luttes ?




Après Florence en 2002, c’est en région parisienne (Saint-Denis, Paris, Bobigny, Ivry-sur-Seine) que se déroulera, du 12 au 16 novembre la deuxième édition du Forum social européen (FSE).

« Florence n’est pas Porto Alegre », titrions-nous dans l’article d’Alternative libertaire de décembre dernier consacré au bilan du FSE de Florence en 2002. Les forces réformistes sont certes présentes et à l’offensive dans le FSE et tenteront de marquer de leur empreinte ces journées, mais les dizaines de milliers de personnes qui participeront aux centaines de débats se situent très majoritairement dans un processus de rupture et non d’accompagnement, et parmi elles on trouvera bon nombre de celles et ceux qui ont lutté en mai-juin dernier contre les projets du gouvernement et du Medef sur les retraites et la décentralisation.

Les thèmes des réunions plénières ne peuvent d’ailleurs nous laisser indifférents :

 contre la guerre, pour une Europe de la paix, de la justice, de la solidarité, ouverte au monde ;
 contre le néolibéralisme, contre le patriarcat, pour une Europe des droits, sociale et démocratique ;
 contre la logique du profit, pour une société de justice sociale, écologiquement soutenable et pour la souveraineté alimentaire ;
 contre le processus de marchandisation, pour une Europe démocratique de l’information, de la culture et de l’éducation ;
 contre le racisme, la xénophobie et l’exclusion, pour l’égalité des droits, le dialogue des cultures, pour une Europe accueillante aux migrant-e-s, aux réfugié-e-s, aux demandeurs-euses d’asile.

Une des critiques majeures que l’on peut faire est qu’il s’agit, trop souvent, de rencontres organisées autour de constats, et peu sur les luttes à mener pour cet « autre monde », luttes indispensables si nous ne voulons pas en rester à un slogan, une chimère.

Et si certain(e)s entendent en rester aux discussions un peu convenues, entre spécialistes et gens convaincus, bien d’autres veulent lier débat et engagement dans les luttes. C’est sur cette position que se retrouve notamment une bonne partie des mouvements sociaux français qui seront présents au FSE : faire converger les luttes à partir des réseaux existants (No Vox - réseau d’associations de lutte et de soutien aux sans-droits, coordination contre l’extrême droite, mouvements de lutte pour la liberté de circulations, coordination de syndicalistes du rail ou de l’éducation au niveau européen…), les renforcer, en créer d’autres. Le Forum social européen, lieu de rassemblement, de dialogue entre des dizaines de milliers de militant(e)s peut permettre cela.

Gageons que, comme à Florence en 2002, la plupart des participant(e)s auront avant tout la volonté de coordonner les mouvements sociaux et les luttes ; d’autres se limiteront à vouloir changer de politique gouvernemental. Il serait dommage de laisser à ces derniers ce formidable terrain d’expression ; acteurs du mouvement social, nous avons bien des choses à dire, bien des choses à proposer… prenons toute notre place !

C.J.

 
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