Goodyear Amiens : On serre les coudes le 17 septembre




La lutte continue chez Goodyear et les salarié-e-s restent très mobilisé-e-s. Comme l’été et la rentrée s’annonce chargée…

« Courez vite, camarades, les salariés en lutte sont derrière vous ». Sans vouloir jouer aux gauchistes, détourner ce vieux slogan des années 70 est plaisant. En effet, les bureaucraties syndicales et nos chers dirigeants ont peut-être du souci à se faire avec la colère de la base, qui constate tous les jours que la crise, c’est elle qui la paye, et durement.

Contre le plan social

Pour les Goodyear, départ en cortège de l’usine d’Amiens Nord, le 17 juillet, direction le tribunal de Nanterre, avec au passage un petit blocage de l’autoroute A16, péage gratuit et des usagers ravis. Nous sommes environ 700 au tribunal, et après une brève intervention de Mickaël Wamen, de la CGT, la délégation rentre en salle d’audience pour le procès attenté par la CGT Goodyear contre la direction et son plan de licenciement « boursier » (lire AL de cet été). Nous attendons en musique, avec casse-croûte et bonne humeur. Des camarades de Renault Cléon et de Renault Flins sont présents.

On note également la venue d’Olivier Besancenot, ainsi que la présence de militants du NPA, de LO et bien évidemment des camarades d’AL de la région parisienne. À la sortie du tribunal, Mickaël reprend la parole. Il insiste sur le caractère financier du plan social (Goodyear fait toujours des profits et le site est rentable), sur lequel s’appuie l’avocat de la CGT pour demander l’annulation du plan social. Il nous parle également du secteur Farm (pneus pour engins agricoles), le représentant de la direction ayant déclaré à l’audience qu’aucune menace ne pèse sur lui et qu’il n’est pas à l’ordre du jour de s’en séparer.

Intervention également des camarades de Renault Cléon et Flins. Après avoir fait nos adieux à Nanterre, retour en Picardie, avec de nouveau un blocage du péage à Amiens.

Le lundi suivant, le 20 juillet, débrayage de toute l’usine. En effet, alors que la direction soutenait devant la juge que le secteur agricole n’était pas menacé, elle tente d’organiser une visite du secteur à l’intérieur de l’usine, pour des représentants de Titan, important fabricant mondial de pneus agricoles. Encore un mensonge de la part des patrons. Mais devant la mobilisation des salarié-e-s, cette visite n’a pas lieu.

Le résultat du procès sera connu seulement le 28 août, les lecteurs d’AL en seront informés le mois prochain. Mais comme l’ont très bien rappelé Mickaël et les camarades de Renault Cléon et Renault Flins, toutes ces luttes dans le secteur de l’automobile, mais aussi toutes les branches d’activités doivent se coordonner. Ainsi les Goodyear participeront à la manifestation du 17 septembre à Paris qui passera par la Bourse, symbole du Capital et de la crise qu’il veut nous faire payer [1].

Coordonner les luttes

Cette manifestation est très importante, car elle émane de la base syndicale et des salariés en lutte. Nous savons déjà que seront présents des salariés de Continental, Michelin, Renault, PSA, Caterpillar et bien d’autres. Il faut que la mobilisation soit très forte, car ce n’est pas la mollesse et l’immobilisme des dirigeants syndicaux qui feront fléchir le patronat et l’État. Comme le disait Mickaël Wamen, nous devons passer à la vitesse supérieure et construire un mouvement social fort et unitaire, en finir avec les journées d’action pépères et disséminées. Nos « chers camarades dirigeants syndicaux » ont besoin d’être secoués un bon coup. Comme le disait récemment Xavier Mathieu, délégué CGT des Continental, « qu’ils arrêtent de frayer avec le gouvernement et de freiner les bases » !

Où sont-ils ? Jamais il n’y a eu le moindre mot sur les luttes de Goodyear ou des Continental de la part du « camarade » Thibault. Alors qu’ils arrêtent leur contre-information, ce ne sont pas des militants « gauchistes », comme ils disent, qui veulent manipuler les salariés en lutte.

Personne n’est manipulé, et surtout pas les travailleuses et les travailleurs, qui en ont plus qu’assez de subir l’offensive implacable du patronat et de ses marionnettes politiciennes. Comme le disent si bien les paroles de L’Internationale, « il n’est pas de sauveur suprême, ni dieu, ni césar, ni tribun, producteurs sauvons-nous nous-mêmes ». L’émancipation des travailleurs et travailleuses sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Toutes et tous à la manif du 17 septembre qui doit être le début d’un mouvement social fort, unitaire et solidaire.

Jean-Michel (AL Amiens),
avec des salariés de Goodyear

[1La mobilisation a également imposé la réintégration d’une élue CGT, Alexandra, qui avait été virée par la direction.

 
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