Introduction : Comment se battre aujourd’hui contre le capitalisme ?




Comment concevoir un projet nouveau, en rupture avec les socialismes autoritaires, étatiques, centralisateurs, jacobins, qui ont conduit le mouvement ouvrier et social à l’impasse, qu’il s’agisse du léninisme, du stalinisme, ou de la social-démocratie ?

Comment ce combat, que nous nommons socialisme ou communisme libertaire, et dont la perspective est une rupture révolutionnaire, la construction d’une société communiste au sens authentique, autogestionnaire du terme, peut-il emprunter une voie adaptée aux données nouvelles, complexes, de la société contemporaine ?

Ce document exprime les grandes orientations, les propositions générales d’un courant militant qui cherche des réponses à ces questions.

Il ne prétend pas apporter ses réponses toutes prêtes, sous une forme achevée : il ne se veut pas une doctrine, sectaire, figée.

Il constitue seulement un point de départ théorique et pratique ; il exprime des convergences, des point d’accord ; il soulève des questions qui restent largement ouvertes. Il se veut donc un simple outil pour réfléchir et pour agir, que nous ne manquerons pas de faire évoluer au cours des années.

Ce texte veut participer à la constitution d’un courant révolutionnaire nouveau, international.

Nous essayons d’opérer une synthèse sur des bases libertaires d’apports multiples, issus des luttes, des expériences historiques, et de nombreux courants révolutionnaires, autogestionnaires, écologistes, féministes, syndicalistes. Nous nous reconnaissons ainsi dans une filiation large, multiple, qui trouve ses racines, dès les origines du mouvement ouvrier, dans les courants antiautoritaires, syndicalistes révolutionnaires, libertaires, anarchistes, conseillistes, mais qui tente d’élargir ses références bien au-delà ; et nous refusons toute inféodation dogmatique à quelque doctrine que ce soit, passée ou présente.

Nous voulons trouver une définition moderne de la lutte des classes et du prolétariat, qui tienne compte des profondes mutations de notre époque sans minorer pour autant les révoltes et les luttes des plus exploités. Nous affirmons que le capitalisme n’est pas le dernier stade, ultime et indépassable, de l’histoire humaine : un projet révolutionnaire nouveau est nécessaire, qui ne soit pas groupusculaire, mais qui s’appuie au contraire sur les luttes des travailleurs, des jeunes, de la base de la société, sur leur auto-organisation, leur capacité à imposer des contre-pouvoirs.

Nous tentons donc d’élaborer une orientation politique, sociale, culturelle, qui articule luttes de masse, revendicatives, syndicales, associatives ET expressions radicales, alternatives, révolutionnaires ; et qui refuse de se perdre dans les dédales institutionnels, dans la politique politicienne, en privilégiant les luttes sociales et le militantisme de terrain.

Nous voulons certes nous organiser pour être efficaces ; mais nous refusons la forme et le contenu, la fonction du parti. Enfin, parce que nous ne prétendons pas détenir la vérité et que l’unité des forces est nécessaire pour peser, nous recherchons les convergences dans l’action et le débat politique avec toutes les forces anticapitalistes. Et nous avançons le projet d’un grand mouvement anticapitaliste et autogestionnaire : une force pluraliste, large, dont notre courant serait une des composantes.

Autant de convictions qui fondent l’identité de notre combat, et que ce document contribue à clarifier.

Texte adopté les 18-19-20 mai 1991

Lire la suite : Un combat anticapitaliste

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