Jeunesse : Justice sociale contre précarité salariale




Face à la précarité, à l’impossibilité d’avoir une vie normale parce que l’on ne peut avoir accès à un emploi stable, un logement décent, que fait Sarkozy ?

Rien, pour la bonne et simple raison que ça ne lui servirait à rien, la précarité arrange bien trop de monde. Aujourd’hui la précarité est partout, dans toutes les couches de la population. La jeunesse est en première ligne et subit les orientations gouvernementales de plein fouet. Entre les jobs sans lendemain pour les étudiants et les jeunes sortis sans formation du système scolaire, le Medef a un large choix pour se fournir en main-d’œuvre docile et malléable. Parce que l’on est jeune, que l’on a moins d’expérience, dans le travail mais aussi dans la connaissance de ses droits, on est une proie facile pour les exploiteurs de tout poil.

De stages non rémunérés en formations qui n’aboutissent à rien, le parcours des jeunes avant l’accès à leur premier emploi est loin d’être un chemin tranquille. Quand l’on sait que le taux de chômage pour les moins de 25 ans est supérieur à 21 %, contre soit-disant moins de 10 % dans le reste de la population, on comprend mieux pourquoi les patrons aiment tant les utiliser comme des kleenex. Face à la précarité généralisée, il ne peut y avoir de réponse que collective. Prenons l’exemple des stagiaires, exploités et surexploités par les boîtes qui ne veulent pas les employer parce que le système des stages est beaucoup plus avantageux que d’avoir des salariés rémunérés. Un stagiaire ça ne coûte pas bien cher, ça remplit les mêmes rôles, avec la docilité et la flexibilité en plus, que des employés en contrat à durée indéterminé (CDI). Oui mais voilà, tout doucement les choses changent, et les stagiaires commencent à se rebeller. Ils n’étaient que quelques dizaines à manifester dernièrement, contre leur situation, mais face à l’exploitation dont ils sont victimes, la conscience collective prend le dessus sur l’individualisme.

La jeunesse n’est pas une entité coupée du reste de la population, elle vit, elle travaille, elle étudie. Lorsque les banlieues s’embrasent, la masse des médias ne fait rien d’autre que chercher à couper la jeunesse en deux. D’un côté des jeunes mal intégrés, des “casseurs sans foi ni loi”, et de l’autre une jeunesse “ qui croit en son avenir ”. Ce système manichéen est tellement bien ancré dans les esprits que l’on ne peut espérer aujourd’hui, et ce malgré la situation, que la jeunesse avance ensemble, pour revendiquer d’une seule voix. C’est pourquoi l’intervention au sein de la jeunesse doit avant tout privilégier son rapprochement. Il ne peut y avoir d’avancée que collectivement. C’est bien en axant notre travail vers cet aspect des luttes que l’on pourra assister à un rétablissement du rapport de force entre jeunes travailleurs et patronat, et ainsi aller vers une unification des revendications. Parce que la précarité n’est pas une fatalité, parce que toute la jeunesse la subit, il faut passer au-delà des divergences supposées, pousser à un rapprochement des jeunes salariés, des jeunes précaires, des étudiants. Seules les luttes collectives paient.

AL Aix-en-Provence

 
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