L’AGCS : programme de destruction des services publics




Au mépris de toutes préoccupations sociales et environnementales, cet accord a été façonné pour répondre aux besoins des multinationales. Les libéralisations et privatisations imposées via l’AGCS profitent exclusivement aux grandes entreprises et aux investisseurs financiers. Cet accord sert à forcer l’ouverture à la concurrence internationale des services publics, à les soumettre aux règles du marché capitaliste et à les transformer en activités privatisées génératrices de profits. Un autre volet de cet accord est de permettre d’attaquer le principe même de la gratuité, de l’universalité des services publics comme une concurrence déloyale ! Le chantage est alors simple : soit vous supprimez les subventions aux services publics, soit vous accordez des subventions équivalentes au privé !

Des négociations au service de l’impérialisme

Ces négociations quasi secrètes servent de préparatifs pour les futurs congrès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin que les pays du Nord n’essuient pas le même échec que lors de celui de Cancun. Elles se déroulent ainsi : chaque pays doit faire des offres de libéralisation pour ensuite pouvoir investir dans les autres pays. Par exemple, la Suisse est prête à sacrifier son agriculture pour que ses banques puissent coloniser les marchés étrangers (les banquiers auraient donc plus le droit de vivre que les agriculteurs !). Il est évident que les délégations (en tout cas celles du Nord) ne font pas de proposition en faveur des populations, mais sont bel et bien des agents du capital européen.

Officiellement, les décisions sont prisent relativement « démocratiquement » car chaque pays ne représente qu’une seule voix (même si des délégations comme celles des Etats-Unis comportent plusieurs centaines de têtes alors que d’autres pays n’ont qu’un seul représentant). Pourtant, sous cette couverture représentative, les négociations se passent bien différemment. Ainsi, certaines discussions, basées sur un domaine précis (comme l’agriculture) restent informelles et se déroulent en comités restreins. Les décisions alors prisent sont imposées aux autres pays, qui non seulement n’ont pas eu leur mot à dire, mais qui n’ont même pas eu le droit d’assister aux réunions (des « non-invités » sont parfois sortis des salles). Enfin, on remarque que les pays riches n’ont pas trop de soucis à se faire pour imposer leurs revendications face à des pays économiquement pauvres et résignés. En effet, pour faire passer n’importe quoi, l’Occident exerce des menaces de pressions à l’encontre des pays qui s’opposent à la domination du Nord. L’exemple du remplacement d’un délégué kenyan un peu trop contestataire par un autre plus « collaborateur » illustre très bien cet impérialisme.

Quelles contestations contre l’OMC ?

Contre la destruction des services publics et pour que l’eau, l’éducation, la santé, l’électricité... ne deviennent pas des marchandises, la résistance s’organise peu à peu. En effet dans différentes villes on retrouve des collectifs qui réclament la gratuité des transports, on trouve aussi des villes et régions qui - à l’exemple de Genève - refusent les accords de l’OMC en se déclarant zone « hors AGCS ». Enfin, les populations se mobilisent (comme lors d’un rassemblement devant l’OMC de Genève le 17 février) pour faire plier l’impérialisme et la connerie de ces institutions internationales. Enfin ces mobilisations exercent une pression sur des délégations résignées, mais pas forcément favorables à la dictature du marché occidental.

Par nos luttes nous récusons le monde d’aujourd’hui, un monde dominé par un système économique qui ne veut pas répondre aux besoins sociaux élémentaires, malgré d’immenses capacités de production, parce que cela ne permettrait pas de faire des profits suffisamment élevés. Au contraire nous voulons mettre les valeurs d’égalité et de solidarité au premier plan pour promouvoir et développer réellement les droits sociaux et économiques de chaque individu et de chaque peuple. Un contrôle par les populations des services fondamentaux permettra aussi de garantir un avenir écologiquement viable pour la planète.

Skanja

 
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