L’Internationale : Anarkismo s’organise à l’échelle européenne




Une rencontre en novembre 2017 à Gênes a permis aux différentes organisations membres du réseau Anarkismo d’échanger sur la situation acuelle et les différentes perspectives d’intervention commune.

Les 18 et 19 novembre derniers, une rencontre entre les différentes organisations européennes membres du réseau international communiste libertaire Anarkismo [1], s’est tenue à Gênes. Objectifs  : mettre en commun nos analyses sur la situation sociale en Europe et organiser notre intervention commune.

Accueillies par la Federazione dei Comunisti Anarchisti (organisation italienne) au centre autogéré Utopia de Gènes, des délégations venues de France (Alternative libertaire et la Coordination des groupes anarchistes, d’Irlande (Workers Solidarity Movement), de Suisse (Organisation socialiste libertaire) et du Pays de Galles se sont rencontrées, avec les salutations chaleureuses d’Embat (organisation catalane) qui n’a pu être présente. Une réelle volonté de développer le travail commun a émergé. Un débat sur la situation dans les différents pays a rassemblé plus d’une trentaine de personnes, et une déclaration unitaire a été publiée.

Quelle situation en Europe ?

La crise capitaliste s’inscrit en Europe sous des formes qui se ressemblent et se répètent. Les structures du travail issues du fordisme sont peu à peu rognées par le travail «  autonome  » (ubérisation), fragilisant toujours plus les travailleurs et les travailleuses. Pourtant, dans la plupart des pays, la gauche est en crise. Le social-libéralisme a montré, partout où il a été au pouvoir, dans quel camp il se situait vraiment, et la gauche réformiste a montré son incapacité à changer le système. Pendant ce temps, le repli identitaire marque des points, comme on peut le voir avec la victoire des conservateurs et de l’extrême droite en Autriche, avec en premier lieu un durcissement des politiques anti-migratoires. Partout en Europe, les peuples sont attaqués par les politiques d’austérité et le mouvement social peine à construire des luttes d’ampleur.

Il y a un enjeu à réunir nos expériences nationales dans le but d’avoir une vue d’ensemble sur les phénomènes transnationaux qui ont cours en Europe.

Quelle intervention commune ?

Les problématiques sont communes en Europe, d’où la nécessité de nous unir et de travailler ensemble à la construction d’une société sans domination ni exploitation. L’inscription de nos organisations dans les luttes et la volonté d’y développer les pratiques autogestionnaires sont ce qui nous réunis. Plusieurs pistes de travail ont été lancées. Sur la lutte féministe et antipatriarcale, nous souhaitons travailler ensemble à une campagne pour le droit et l’accès à l’avortement partout en Europe. Car, encore aujourd’hui, l’avortement est interdit dans plusieurs pays, comme ont pu en témoigner nos camarades irlandais très investis sur cette question.

Là encore, les institutions européennes prouvent que les droits des peuples ne sont pas leur priorité. Nous souhaitons aussi développer la solidarité avec les camarades qui se battent pour développer les luttes sociales. Une campagne autour des expériences révolutionnaires du Rojava en Syrie devrait aussi voir le jour. Les rencontres entre organisations du réseau Anarkismo ne demandent qu’à devenir plus régulières pour qu’un véritable travail commun puisse émerger et organiser les résistances au niveau international.

Clément (AL Paris Sud)

 
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