Communiqué UCL

L’appel des généraux ou le fascisme en embuscade




Ce mercredi 21 avril, une vingtaine de généraux à la retraite, certains radiés de l’armée, ont rendu public sur le site du torchon d’extrême droite Valeurs actuelles un appel au « retour de l’honneur » qui n’est rien d’autre que la menace d’un putsch fasciste.
Face à cette manœuvre de l’extrême droite, il n’y a pour l’UCL pas de meilleur rempart que de défendre les libertés et mener la lutte des classes.

Ce mercredi 21 avril, une vingtaine de généraux à la retraite, certains radiés de l’armée, ont rendu public sur le site du torchon d’extrême droite Valeurs actuelles un appel au « retour de l’honneur » qui n’est rien d’autre que la menace d’un putsch fasciste.

Macron, le gouvernement et les parlementaires sont interpellés car « l’heure est grave » : les antiracistes « racialistes/indigénistes/décoloniaux » travailleraient à diviser la France et déboulonner des statues ; les « hordes de banlieues » seraient conquises par l’islamisme ; les blacks blocs « encagoulés » contraindraient les pauvres forces de l’ordre à faire usage de la violence…

Ces fantasmes racistes et fascistes contenus dans l’appel des généraux ont aujourd’hui débordé des seuls rangs de l’extrême droite et sont relayés par des ministres du gouvernement actuel.

Lourd de menace, l’appel se conclue par l’évocation d’une guerre civile et « l’intervention [des militaires] d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national », annonçant même des morts par milliers.

Une manœuvre de l’extrême droite

Signé également de haut gradés et de militaires, l’appel est désormais sous forme de pétition sur « Place d’armes, le site engagé de la communauté militaire ».

Il est surtout officiellement soutenu par le Rassemblement national de Marine Le Pen qui, dès le 23 avril, a invité les généraux factieux à la rejoindre. Ce qui ne sera pas compliqué, certains ayant déjà été candidats pour le RN, d’autres grenouillant à proximité ou au sein de groupuscules d’extrême droite.

Rappelons que le 21 avril, date choisie pour publier cet appel, est celle du Putsch d’Alger de 1961 mené par des généraux qui voulaient garder ce qu’ils appelaient « l’Algérie française » il y a soixante ans, c’est à dire un régime colonialiste et raciste.

Rappelons encore que cet appel a été publié après une Une de Valeurs actuelles appelant à « l’insurrection » par la voix de Philippe de Villiers.

Rappelons enfin qu’il y a quelques semaines, Mediapart dévoilait l’existence de réseaux néo-nazis organisés au sein de l’armée.

Notre rempart : défendre les libertés et mener la lutte des classes

Macron, comme son gouvernement ont pris le temps pour réagir à cet appel.

Alors que ses ministres les plus en vue sont prompts à dénoncer un prétendu « islamo-gauchisme », à taper sur l’Unef ou SUD éducation, il a fallu attendre le 25 au soir pour une intervention de la ministre des armées.

Trop occupé à mener pour son compte la politique de l’extrême droite avec ses lois « séparatisme » et « sécurité globale », le macronisme a-t-il seulement conscience qu’il lui déroule le tapis rouge ?

Nous savons que ces généraux peuvent compter sur des supplétifs violents parmi les groupes de l’extrême droite radicale, et qui n’hésitent pas à agir : on l’a vu à Lyon avec l’attaque de la Plume noire comme au Conseil régional d’Occitanie avec une intrusion violente d’un commando de l’Action française.

Pour l’Union communiste libertaire, l’heure est grave, oui.
C’est ce qui nous convainc de la nécessité d’agir urgemment en défense des libertés. Il est vital qu’une initiative d’ampleur et unitaire associant l’ensemble des forces progressistes, antifascistes et antiracistes soit prise pour réagir à toutes ces attaques comme à la menace d’extrême droite qui se précise de jour en jour.

Il est tout aussi vital que le mouvement social reprenne la main : les grèves massives et la mise en avant de la lutte des classes ont toujours réduit l’influence de l’extrême droite.

Plutôt que de laisser « la sécurité » et les fantasmes racistes être au cœur du débat public, il est urgent d’y remettre la question du système de santé publique saccagé par les politiques capitalistes, d’y remettre la lutte contre les licenciements, celle pour le droit au logement, pour la défense de l’assurance maladie comme de l’assurance chômage.

De rappeler haut et fort que nous ne paierons pas la crise que nous promettent les capitalistes. La journée du premier mai doit être une étape pour ça.

Union communiste libertaire, le 26 avril 2021

 
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