L’école au service des patrons, c’est non !




Les recommandations du rapport Thelot sur l’école, commandé par le ministre François Fillon - déjà artisan de la réforme liébrale des retraites - représentent un pas de plus dans la marchandisation et la privatisation de l’école.

Le rapport Thelot part d’un soit disant constat selon lequel le marché du travail serait fermé aux individus trop diplômés. En clair, les patrons veulent une main d’œuvre plus malléable, il faut donc réduire les garanties fournies par le bac, les diplômes et niveaux d’études. Cela induirait des modifications significatives du système scolaire :
 D’abord la mise en place d’un « socle commun » de connaissances minimales et surtout de « comportements », objectif à atteindre pour la majorité des élèves, en particulier pour les plus « faibles ». Il y aurait ensuite un second volet optionnel permettant aux meilleurs de poursuivre des études au lycée et au-delà. En clair, c’est une baisse du niveau commun (et donc des qualifications) au profit d’un système (encore plus) inégalitaire, dans lequel seuls les meilleurs accèderont à une formation qualifiante. Les autres se contenteront de « compétences » permettant un emploi plus rapide, mais aussi plus précaire et moins qualifié.
 En outre, le rapport Thelot propose de développer dès le collège les apprentissages et stages en entreprise, et que les entreprises assure de plus en plus de formations. Ce qui se dessine à terme c’est donc un système dans lequel les enfants vont être de plus en plus tôt orientés vers des métiers et formations dans l’entreprise, c’est-à-dire livrés au patronat local sans garanties pour leur futur.

Vers la privatisation de l’école

Le rapport insiste beaucoup sur l’idée que l’école devrait « former à se former », en clair permettre de se former ailleurs, et à ses frais (...donc inégalement !). Sous le prétexte de ce « droit à la formation tout au long de la vie », se dessine en réalité le développement de formations privées auxquelles les jeunes seraient contraints (« le marché de l’éducation » représente un potentiel énorme pour les capitalistes). Le rapport s’inscrit d’ailleurs clairement dans le cadre politique ultralibéral actuel privatisant les services publics.

Thelot propose d’alléger le niveau des connaissances obligatoires, ce qui entraînera bien sûr une baisse massive du nombre d’enseignants. Il en va de même pour d’autres catégories de personnels de l’éducation, dont les missions seraient supprimées, et confiées aux profs ou « externalisées ». L’Etat se désengagerait ainsi de plus en plus, au profit du privé ou des collectivités locales.

D’autre part, il est proposé une plus grande flexibilité des enseignants, susceptibles de remplacer des collègues d’autres matières, les personnels de la vie scolaire, d’orientation, les surveillants, les assistants sociaux... A l’école élémentaire, on propose aussi la reprise en mains des écoles par des « directeurs », et au collège et lycée, plus de pouvoir aux chefs d’établissements. Bref, on se dirige vers une gestion de l’éducation de plus en plus « manageuriale », plus hiérarchique et plus arbitraire.

L’apprentissage de la soumission

Le rapport Thelot est enfin un appel à une école qui rétablirait les valeurs « de la nation ». Ces valeurs sont pour l’essentiel l’obéissance à la loi, ou au supérieur hiérarchique. Cette « compétence comportementale », nécessaire pour réussir « sa vie professionnelle » devra être acquise au travers du retour aux leçons de morale, rebaptisées apprentissage de la « civilité », dès les petites classes.

En revanche, l’accès à la « citoyenneté » serait réservé aux meilleurs des collégiens et aux lycéens. Plus que des individus cultivés et critiques (projet explicitement jugé trop « élitiste »), il s’agit avant tout de former des futurs salariés et sujets bien dociles.

L’école devrait faire l’épanouissement et l’émancipation des individus. Mais l’école selon Thelot (et Fillon ?) c’est former les futurs clients des boîtes de formations privées, et les employés dociles de l’avenir ! C’est augmenter le volume d’heures de travail gratuit déjà fourni au patronat. C’est dresser les individus au lieu de leur apprendre à réfléchir ! Et tout ça au profit des seuls intérêts patronaux !

C’est toute cette vision de l’école qu’il faut dénoncer et combattre !

 
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