Édito

L’ensemble de son œuvre




Ça y est : le 21 octobre, Nicolas Sarkozy faisait son entrée en prison. Une incarcération loin d’être ordinaire.

À la sortie de son domicile du XVIe arrondissement, une foule de bourgeois se réunit pour l’acclamer, l’applaudir, crier à l’injustice : le signe d’une classe qui se pense au dessus des lois. Ces images ne doivent pas masquer qu’en réalité, plus des trois quarts de la population trouve parfaitement normale cette peine et son exécution.

Pourtant, rien ne se passe normalement : reçu à l’Élysée par Macron quelques jours avant sa mise sous écrou, Sarkozy a aussi reçu le soutien du ministre de la justice, Darmanin, qui a indiqué qu’il lui rendrait visite en prison.

Tout ce bruit ne doit pas nous faire oublier ni la gravité des faits – couvert dans le numéro 360 d’Alternative libertaire – ni le passif de Sarkozy. Ancien ministre de l’Intérieur et président porteur d’une ligne dure et sécuritaire, celui qui pleure aujourd’hui en invoquant la présomption d’innocence ne s’en embarrassait pas il y a 20 ans, quand Zyed Benna et Bouna Traoré trouvaient la mort après avoir été poursuivis par la police. Sans aucune preuve, il les accuse alors d’être impliqués dans un cambriolage. S’en suivra plusieurs semaines de révoltes des quartiers populaires, sur lesquels nous revenons dans ce même numéro.

Et ce n’est qu’un détail du long héritage antisocial de Sarkozy. Qu’il goûte enfin à ses propres recettes : ce sera une des rares fois où la prison aura un arrière-goût de justice.

UCL, 26 octobre 2025

 
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