Les anarchistes dans la Révolution mexicaine




Un dossier coordonné par Guillaume Davranche et David Doillon.

Combattants à Tijuana
Les Fuerzas Insurgentes mêlaient Mexicains et volontaires états-uniens.

Quand, entre 1917 et 1920, la Révolution russe a soulevé d’enthousiasme le cœur des révolutionnaires de tous pays, on a lu avec avidité les moindres nouvelles publiées dans la presse bourgeoise sur les soviets, la guerre civile, les collectivisations. Les informateurs fiables se faisant rares, on a disséqué les dépêches avec la plus pointilleuse circonspection, tâchant de lire, entre deux lignes de calomnies, les informations utiles à la cause. On s’est disputé sur la nature de la révolution – démocrate ou socialiste ? On a discuté du rôle exact des bolcheviks, des anarchistes, de leur politique d’alliance et de la nécessité d’une phase dictatoriale. On a prétendu se saisir des enseignements de la Révolution russe pour réviser les clivages traditionnels entre anarchisme, socialisme et syndicalisme.

Ces débats, qui agitèrent le mouvement libertaire entre 1917 et 1921, sont relativement bien connus. Ce qui l’est moins, c’est qu’ils avaient eu leur préfiguration en miniature avec la Révolution mexicaine débutée en novembre 1910. Cette guerre civile de plus de dix ans opposa de nombreuses tendances rivales : porfiristes, madéristes, villistes, zapatistes… Parmi elles, les « magonistes », des anarchistes qui n’eurent de cesse d’appeler le prolétariat des champs et des usines à combattre exclusivement pour ses propres intérêts.

Cent ans plus tard, la façon dont les magonistes ont tenté de peser sur le cours des événements invite encore les révolutionnaires à la réflexion.

Ce dossier contient :
 Décembre 1910 : une prise d’armes au cri de « Tierra y Libertad »
 Les magonistes et la campagne de Basse-Californie (chronologie commentée et carte)
 Controverse en France : la Révolution mexicaine est-elle communiste ?
 Le manifeste magoniste du 23 septembre 1911 (texte intégral)
 Le magonisme cent ans plus tard : une mémoire à se réapproprier
 Extrait : Ricardo Florès Magon s’adresse aux femmes

 
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