Lettre des communistes libertaires de Seine-Saint-Denis n°7




Lettre des communistes libertaires de Seine-Saint-Denis
N°7 - avril 2010. Version couleur.
Lettre des communistes libertaires de Seine-Saint-Denis
N°7 - avril 2010. Version N&B (pour impression).

La santé est-elle une marchandise ?

La Seine-Saint-Denis est dramatiquement défavorisée médicalement : on y meurt plus que dans le reste de l’Ile-de-France ; le nombre de médecins par habitant, aussi bien généralistes que spécialistes, y est plus bas qu’ailleurs ; et notre département est dans le peloton de queue en France pour le nombre de lits d’hôpital par habitant.

Or cette situation va s’aggraver. La casse de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) menée actuellement va encore dégrader le service public de santé en Seine-Saint-Denis. Cette soit-disant réforme va supprimer 4000 postes en Ile-de-France. Croyez-vous que c’est à Neuilly qu’ils disparaitront ? Elle doit regrouper les hôpitaux en pôles, c’est-à-dire concrètement fermer des services voire des établissements entiers. Ainsi, l’hôpital Jean-Verdier de Bondy, l’hôpital Avicenne de Bobigny et l’hôpital René-Muret de Sevran sont sensés fusionner. Concrètement, ça veut dire aller plus loin pour se faire soigner, et moins de personnel pour soigner plus de patients et patientes.

Tous les usagers et usagères des services publics de santé savent bien que la situation est déjà à la limite de la rupture. Les lits sont en nombre insuffisants, les personnels pas assez nombreux pour faire face aux situations d’affluence. Ce que les bureaucrates ministériels refusent de comprendre, c’est qu’une maladie ou un accident, ça ne se planifie pas ! La santé ne peut pas se gérer comme une chaîne de montage en Chine !

Non seulement nous exigeons l’abandon pur et simple de la loi Bachelot ou Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST), mais nous réclamons un véritable plan d’urgence sanitaire pour la Seine-Saint-Denis. Nous ne satisfaisons pas de la situation actuelle et de la pénurie de soin. Oui, la santé publique a besoin de changements ambitieux et en profondeur. Mais sûrement pas ceux proposés par la ministre des cadeaux aux labos pharmaceutiques.

La santé est un service collectif indispensable. Il doit être libre de toute contrainte de profit. Patients, patientes et professionnels de santé, nous devons organiser et gérer ensemble un véritable service socialisé de la santé, doté des moyens nécessaires.


Sans-papiers en bref

Bondy, 50 rue Michelet : La préfecture qui ne voulait plus voir les résidents et leur comité de soutien les a reçu le 3 février. Il reste 8 dossiers de régularisation. Le propriétaire menace maintenant les résidents de les expulser.

Drancy, Canal-Toys : 8 récepissés, 1 en attente de ce document, 1 qui a découvert être sous le coup d’une OQTF qui ne lui a jamais été notifiée, les salariés de Canal Toys n’ont toujours pas leurs papiers, un an après ! Qui plus est, ils sont maintenant sous la menace d’un plan de licenciements.

Grève des travailleurs et travailleuses sans-papiers. La lutte continue et même s’etend. Un nouveau piquet de grève dans le nettoyage à GSF, 42/44 av de Stalingrad à Bagnolet. Un film de soutien à cette lutte à voir absolument-.

Solidarité

Soutien aux inculpés anti-CPE à Aix-en-Provence. Pour s’être opposés au « contrat première embauche » 4 militants aixois sont condamnés à de lourdes amendes. Pour les aider : chèques à l’ordre de SIA, en inscrivant au dos « Solidarité Aix » à envoyer à Alternative libertaire, BP 295, 75921 Paris Cedex 19.


Bus 148 : comment la RATP accroît les problèmes plutôt qu’elle ne les résout

L’ambiance est encore plus tendue qu’à l’accoutumée dans la cité des Tilleuls du Blanc-Mesnil (93), depuis que des bus 148 de la RATP ont été caillassés mardi 23 février dernier. Trois hommes du GPRS, le service de sécurité de la RATP, auraient été légèrement blessés lors du caillassage. Pour seule réponse, le service a été suspendu, privant les habitant-e-s d’un service public censément destiné à tout le monde. Que s’est-il passé ?

D’après Le Parisien, tout aurait commencé lorsque des agents du GPRS ont refusé de laisser monter une personne sans titre de transport à l’arrêt Altrincham-Lénine à la Cité des Tilleuls. Le bus aurait alors été pris pour cible par une trentaine d’individus, comme ça, sûrement pour rigoler. La direction de la RATP a confirmé l’incident et le fait qu’il ait été provoqué par une « infraction tarifaire ». La ligne 148 (Bobigny - Blanc-Mesnil) est considérée par les agents de la RATP comme « -une des lignes noires du département ». Depuis novembre, les bus sont régulièrement escortés par les CRS.

Ce qui demeure refoulé dans le hors-champ de la compréhension politique des faits sociaux, ce sont :
 La présence continuelle de CRS accroît la stigmatisation des habitant-e-s des quartiers de la relégation sociale, quand ne s’ajoutent pas à cette stigmatisation des regards ou des gestes moqueurs et des insultes qui peuvent facilement mettre le feu aux poudres ;
 La vérification systématisée sur le mode policier des titres de transports ralentit le fonctionnement de la ligne. C’est la périodicité du trafic qui s’en trouve amochée.
 Le traitement adopté par la RATP pour répondre au problème est honteux : c’est le régime de la faute collective pour tout un quartier ainsi privé de son arrêt de bus. L’idée même de service public est abolie.
 Ce régime sec de la double peine (présence de CRS puis sanction collective frappant tout un quartier), moulé dans les logiques du tout-sécuritaire et de la casse des services publics, aura donc été la seule parade adoptée par la RATP pour faire fonctionner la ligne 148.
On espère vivement que les syndicats de la RATP, particulièrement la CGT et SUD, sauront avancer tous ces points lors des discussions entamées avec la direction de la RATP, et pas seulement se reposer sur la question, certes légitime du point de vue des agents conducteurs de bus, du droit de retrait, protection statutaire qui leur est due, mais qui ne résout en rien la situation d’un quartier d’abord victime d’une insuffisance de prise en charge collective.

Pour les communistes libertaires, la première réponse d’urgence véritablement appropriée serait l’entière gratuité d’un service public déjà largement rentabilisé par l’impôt. En complément, doubler le trafic existant, et mettre en place un système de relais ou de doublette entre les conducteurs afin de ne pas subir seuls les flux parfois tendus d’usagers, seraient également à envisager.

Les usagers du 148 veulent la gratuité et le fonctionnement correct d’un service public qui leur est du. C’est tout. Et ce n’est pas compliqué !


Gros menteurs

Eric Zemmour, le chroniqueur raciste, déclare : « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes ». Et Pasqua condamné dans le trafic d’armes de l’Angolagate ? Et les divers UMP soupçonnés de trafic d’influence voire condamnés ?

Le Pen se félicite de ses résultats aux régionales. Dans le 93, le F-haine a juste perdu 23000 voix par rapport à 2004 ! Quant au PS qui jubile, il a perdu 35000 voix. Enfin, c’est toujours mieux que l’UMP qui en a perdu 45000 ! A part ça, Sarkozy a « réhabilité la politique »...

 
☰ Accès rapide
Retour en haut