Lire : Barzilai, « Refuzniks »




Quarante-sept portraits de citoyens israéliens qui ont refusé de servir dans l’armée de leur pays sont photographiés, servis d’un texte percutant.

Des refuzniks comme on les appelle depuis que ce mouvement a essaimé avec la guerre du Liban. « Shministin, pacifistes, rescapés d’une tentative de suicide, réformés, réservistes », il faut du courage pour s’insoumettre dans un pays en état de guerre permanente où il est un devoir de protéger les frontières.

Le photographe Martin Barzilai a commencé ce reportage en 2008 dans le village de Ni’ilin où des manifestations contre le mur avaient lieu. La préface d’Eyal Sivan est éclairante sur la situation des insoumis : « Le numéro d’identifiant militaire est appelé tout simplement numéro personnel…  » Le professeur Leibovitz ajoute : « Ici, l’insoumission relève de l’héroïsme. » Taïr Kaminer, emprisonnée cent cinquante jours pour refus de servir une armée d’occupation raconte : « Cela fait partie de la problématique générale de ce pays, tout est relié à la peur. »

Que dire d’Omer Goldman, figure d’Antigone et fille d’un général membre du Mossad qui a passé deux mois en prison et dont le père promettait de venir lui jeter des cacahouètes en détention où il n’est finalement jamais venu la voir.

C. G.

  • Martin Barzilai, Refuzniks, Libertalia, Paris, 2017, 197 pages, 20 euros.
 
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