Antifascisme

Manifs antipass : Les fachos, hérauts de la «  liberté  »




L’annonce par Macron de la mise en place d’un pass sanitaire a déclenché une colère et depuis, chaque week-end, des milliers de manifestantes défilent dans les quatre coins de l’hexagone. Si la colère populaire est compréhensible, l’extrême droite y a vu d’emblée un terrain propice à y exprimer ses slogans de haine.

Depuis l’allocution de Macron annonçant l’arrivée du pass sanitaire et la première manif du 14 juillet, la question de la participation aux manifestations «  antipass  » divise la gauche. Certains y voient des manifestations irrécupérables tandis que d’autres pensent qu’on peut y porter une véritable critique de la politique sanitaire du gouvernement.

Quoi qu’il en soit dans la plupart des villes en France on ne peut nier la participation active de l’extrême droite. Le mouvement de Philippot, Les Patriotes, qui manifestait sans succès ces derniers mois contre la «  coronafolie  » a fait un carton. Suite aux annonces de Macron, le leader des Patriotes s’est retrouvé du jour au lendemain à la tête de manifestations de plusieurs milliers de personnes.

Etoiles jaunes et «  pass nazitaire  »

Autour de ce parti politique d’extrême droite gravite plusieurs grandes figures complotistes qui propagent des discours minimisant ou niant l’épidémie et rejetant le vaccin. Depuis quelques semaines, la plupart de ces manifestants s’habillent en blanc suite à une demande fantasque du gourou Louis Fouché qui a semble-t-il voulu tester sa popularité  !

On voit dans les manifs antipass se multiplier les références visant à mettre sur le même plan le pass sanitaire avec la Shoah et le statut des juifs sous le régime nazi.
Photo : DR

Ces réseaux d’influenceurs complotistes versent la plupart du temps dans l’antisémitisme et expliquent la crise du Covid par un «  grand complot mondial  ». Une théorie qui touche de plus en plus de gens qui ne sont pas forcément d’extrême droite et risquent de basculer. On a vu, dans ces manifestations, fleurir les étoiles jaunes, les slogans «  pass-nazitaires  » et autres comparaisons avec la Shoah ou encore avec l’Apartheid (parfois même par des militants de gauche).

Une ancienne militante du Front national, Cassandre Fristot, a d’ailleurs été arrêtée pour avoir arboré une pancarte antisémite avec le slogan «  Mais Qui  ?  » entouré de noms essentiellement juifs. L’extrême droite plus traditionnelle n’est pas en reste puisque dans de nombreuses villes, on a également pu voir l’Action française, mouvement royaliste bien connu défiler dans des cortèges avec des drapeaux régionaux ou à fleur de lys.

Le mouvement social doit réagir

Du côté des catholiques intégristes, le mouvement a aussi du succès avec Civitas, groupe intégriste chrétien habitué des manifs pour tous, de la lutte anti-avortement et anti-PMA. On peut les reconnaître à leur drapeau un cœur surmonté d’une croix rouge. Ils n’hésitent pas à détourner des slogans progressistes comme «  mon corps, mon choix  » pour les appliquer au pass sanitaire. À Nantes, un cadre du RN, Wilfried Van Liempd, s’est même illustré avec plusieurs fascistes locaux dans le tabassage de militants de gauche à l’aide d’une matraque télescopique.

Dans la plupart des villes, les militants de gauche ne se sentent pas à l’aise dans ces manifestations et beaucoup ont abandonné l’idée de les rejoindre. Pourtant le mouvement social doit réagir ; la rue ne peut pas rester aux mains des fascistes surtout dans le climat actuel particulièrement nauséabond et propice aux idées d’extrême droite.

Notre conception de la liberté ne sera jamais la même que celle des fachos, nous ne défendons pas une liberté individuelle mais des revendications collectives pour notre camp social  !

Benjamin (UCL Orléans)

 
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