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Montpellier : spectaculaire expulsion du centre social Luttopia




Le centre social Luttopia a été expulsé juste avant la trêve hivernale. Ce squat hébergeait plus de 100 personnes dont de nombreuses familles. La violence policière a été telle que même un journaliste du Midi libre a été molesté (vidéo explicite en ligne).

Ce fut expéditif ! Il faut voir que les renseignements généraux avaient bien fait leur travail, et qu’ils avaient soigneusement attendu que les personnes solidaires venues à 6 heures du mat’, pour dissuader l’expulsion, soient parties au compte-goutte pour rameuter la cavalerie.

Jeudi 23 octobre, à 9h20 une centaine de flics de différentes brigades sont donc arrivés en force pour expulser le squat géré par la coordination de Luttopia, au 105, avenue de Lodève.

Le squat a été vidé en une vingtaine de minutes. Et encore, l’opération a été ralentie par un équilibriste qui s’était suspendu à une corde entre deux bâtiments.

Six personnes ont été interpellées. Cinq ont été rapidement relâchées sans être inquiétées, le sixième à passé la nuit en garde à vue. Passé en comparution immédiate le lendemain à 13h30, pour "menace sur agent", il a obtenu un report, et reste sous contrôle judiciaire jusqu’à la date de son procès. Quatre personnes ont été placées en rétention administrative, ce même jour.

Une fois dehors, les personnes venues en soutien ainsi que les habitants du squat ont mené une résistance passive en s’asseyant sur la ligne 3 du tramway. La première réaction de la police a été de les dégager par la force et la violence, trois personnes ont alors été blessées. Sans se décourager, les militants et soutiens se sont de nouveau installés sur la voie, mais cette fois-ci ils ont réussi à obtenir une négociation : il s’agissait ni plus ni moins de récupérer les affaires à l’intérieur de Luttopia... chose d’ores et déjà négociée avec la DDCS et le commissaire Cance.

La ligne a été libérée entre 10h30 et 11h, pourtant les panneaux d’affichage du tram ont continué d’annoncer « la ligne 3 subit les conséquences d’une manifestation » jusqu’à 14h environ. Mensonges.

C’est plus de 100 personnes qui se sont ainsi retrouvées sans hébergement. Il y a d’ailleurs fort à parier que le coût de cette intervention démesurée aurait permis de payer un mois de loyer à chacun d’eux.

Le dispositif été vraiment impressionnant, la police nationale de Montpellier s’en est elle-même étonnée. Deux de nos camarades faisant partie des interpellés, nous ont rapporté les commentaires des agents chargés de les surveiller.

Qu’en est-il alors pour la coordination de Luttopia ? Et bien, elle gère la crise, a réussi à reloger 75 personnes hier, et doit aujourd’hui trouver un toit pour 9 personnes de plus.

« Contrairement à ce qui a été annoncé aucun dispositif n’a été déployé, nous informe une membre de la coordination, ils ont seulement hébergé une famille et un couple de personnes âgés ». Sans aucun défaitisme, il affirme : « La lutte ne s’arrête pas là, ils nous ont expulsé c’est tout. » Luttopia a proposé durant six mois une solution viable aux personnes en mal de logement, espérons qu’elle pourra à nouveau construire un espace d’accueil autogéré, qui lui durera.

AL Montpellier, le 24 octobre 2014

 
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