Coordination fédérale d’AL de septembre 2011

Motion de CF : Un projet pour le printemps 2012 : la Foire à l’autogestion




Motion adoptée à la coordination fédérale de septembre 2011.

A l’AG AL de la Région parisienne de mai 2011, pour répondre à une invitation des Alternatifs à mener ensemble un projet de
manifestation autour de l’autogestion et de la réappropriation de la ville, une idée a été lancée : celle d’organiser une "Foire à
l’Autogestion" qui pourrait devenir annuelle. L’idée a été soumise aux Alternatifs et au Scalp qui ont été séduits.

Pour mémoire, il y a eu plusieurs éditions d’une Foire à l’autogestion en Italie dans les années 1990, mais le concept semble
avoir été circonscrit à la mouvance anarchiste.

Ce texte doit aider AL à visualiser collectivement ce qui, jusqu’ici, n’est qu’une idée en l’air. Et à indiquer le sens politique dans
lesquels nous aimerions pousser cet événement, sans nuire à son caractère pluraliste et populaire.

Concrètement : ce que pourrait être cet événement

L’idée est de réussir un grand rendez-vous populaire, à l’image de ce que peut être la fête de LO ou celle de L’Humanité, mais
sur une thématique précise qui, de fait, est au cœur de la politique d’AL. Imaginons donc un événement qui dure deux à trois jours,
avec des débats, des projections de films, un concert, un village du livre, des stands (de Scop autogérées, d’Amap, de collectifs
en lutte sur un établissement ou une usine menacée de fermeture, de merguez, de boissons, d’associations…), des ateliers
(vidéo, écriture, etc.), un espace enfants, mais aussi une grande manifestation de rue et une allocution générale d’ouverture
et/ou de clôture.

Le terme de « foire » est sciemment choisi : dans l’imagination commune, c’est un espace bigarré, pluriel, convivial, où l’on peut
facilement apporter sa contribution, mais aussi venir piocher de l’information, de la réflexion, de l’action…

Du pluralisme dans le moteur

Pour réussir un événement large et populaire, on ne peut se contenter de cibler une mouvance unique, il faut en conjuguer
plusieurs. Impossible donc de se limiter à la mouvance libertaire « convaincue ». Le moteur initial de cette initiative pourrait
compter entre autres AL et la FA (pour la mouvance rouge et noire), les Alternatifs (pour la mouvance rouge et verte) et le
collectif Autogestion (un groupe de vieux intellectuels pablistes liés au NPA et aux éditions Syllepse, et qui a notamment édité
le volumineux ouvrage Autogestion en 2010). Un tel noyau serait politiquement équilibré, et doté du minimum de capacités
humaines et financières pour donner une colonne vertébrale à l’événement.

Mais il ne s’agirait que du moteur donnant l’impulsion initiale, et pour que le projet fonctionne, il faudrait former un comité
d’organisation associant les organisations politiques avec les entités les plus diverses : scoops autogérées, associations, lieux de
vie, ateliers d’urbanistes alternatifs… Il en existe une grande diversité, à l’écart des milieux militants « classiques », et AL est
loin de toutes les connaître (les Alternatifs en revanche, ont un réseau important de ce côté là).

Ce collectif d’organisation gagnerait à être vraiment large, sans tomber dans la confusion : l’idée est d’associer des courants qui
font de l’autogestion un axe essentiel de leur identité, même si la définition qu’ils en ont est divergente. C’est-à-dire que sont
écartés les courants qui ne font référence à l’autogestion que de manière secondaire ou opportuniste (PCF, Verts, majo du
NPA…).

Reste à savoir quel visage prendrait le collectif d’organisation de la Foire à l’autogestion : cartel d’orgas ou collectif non
cartélisé, mais structuré autour d’une charte ? Les deux solutions présentent des avantages et des inconvénients en termes de
cohérence politique et de dynamique. C’est à débattre à la CF et avec nos partenaires.

L’utilité politique de la Foire à l’autogestion

L’objectif est de créer un grand rendez-vous annuel qui placera l’autogestion au centre du débat public au moins pendant
quelques jours. Si l’événement fonctionne, cela peut devenir un important point de contact entre les milieux militants,
syndicalistes, « altermondialistes », féministes, écologistes sociaux et l’idée autogestionnaire. Et c’est particulièrement important,
alors que depuis des années la réflexion autogestionnaire et plus globalement sur le projet de société est au point mort dans le
mouvement syndical, y compris celui qui se réclame théoriquement de cette tradition (SUD, en premier lieu).

Cela fait des années que, dans les mouvements sociaux, le débat sur le projet politique se limite à commenter les « appels » pour
« refonder-une-vraie-gauche-à-gauche-de-la-gauche » qui ponctuent le cycle électoral. Cela fait des années qu’AL cherche le
moyen de ramener le débat sur un véritable projet politico-social qui appartienne en propre aux travailleuses et aux travailleurs,
et ne relève pas d’une quelconque délégation politicienne. L’autogestion est un concept fort et ample, aisément identifiable et
appropriable. Il faut en refaire un cheval de bataille.

C’est pour cette raison qu’en plus du caractère pluriel de cette foire, il lui faut un moment unifiant : une allocution de politique
générale qui donne « la note » fédératrice de l’ensemble, à l’ouverture et/ou à la clôture. C’est traditionnellement à ce moment où
les curieux – et les journalistes – viennent prendre note de ce qu’il faut retenir politiquement de l’événement. Cela compte donc
dans l’écho qu’il peut avoir au plan national. Et cet écho peut aider à ce qu’ensuite, de telles foires voient le jour dans les autres
régions.

L’intervention d’AL

Comme dans le cadre des forums sociaux, contre-sommets et autres grands rassemblements, AL peut disposer, avec cette
Foire, d’un espace pour développer ses idées. Elle le fera avec d’autant plus de force qu’elle sera un des piliers de l’événement :
stand, débats, ateliers, manif, les communistes libertaires ont partout des choses à dire et à proposer.

L’événement pourrait avoir, pour l’organisation, l’importance qu’avait jadis la fête d’AL : un moment de mobilisation collective
pour une expression forte à destination du grand public. Le pic d’activité dans l’année.

Le calendrier et le lieu

La première édition de la Foire à l’Autogestion aurait lieu au printemps 2012. Il nous semble important qu’elle se tienne après
l’élection présidentielle, pour plusieurs raisons :

  • pour que la Foire ait une chance d’être couverte par la presse et d’avoir quelque retentissement, alors que la présidentielle va
    saturer l’espace politique pendant le premier semestre ;
  • pour exonérer le collectif organisateur de débats oiseux de positionnement électoral ;
  • pour éviter à la FàA la visite inopinée et bardée de caméras d’un quelconque candidat ;
  • pour situer d’emblée le FàA dans la phase du « 3e tour social ».

La date idéale serait donc courant mai-juin 2012.

Le lieu idéal, lui, serait vaste, comprendrait des espaces couverts et des espaces à ciel ouvert, en proche banlieue parisienne, du
type des studios L’Albatros ou de La Parole errante à Montreuil.

 
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