Musique : El Comunero : {Sigue luchando}




Le groupe El Communero a sorti son deuxième album. Projet musical, et révolutionnaire, ou quand la musique révolutionne les mœurs.

El Comunero, d’après le surnom du grand-père de Tomas, communiste espagnol mais combattant dans les colonnes anarchistes lors de la guerre d’Espagne, est un groupe influencé par les rythmiques et les musiques de l’Espagne révolutionnaire. Mais c’est aussi un groupe de passionnés, issus de différentes formations musicales (l’Air de rien, les Hurlements de Léo…), qui veulent faire revivre les luttes, les rêves, les espoirs, les peines de ces combattants et combattantes de la liberté.
Projet musical donc, mais aussi projet politique, puisque jouer dans les écoles, les prisons, en soutien à des organisations politiques ou syndicales, n’est jamais anodin.

Si le premier album d’El Comunero (au titre éponyme) était une excellente surprise sur galette et un vrai bonheur sur scène, le deuxième, Sigue luchando, transforme l’essai. Le ton enjoué est souvent dynamique, insufflant une puissance rock à un répertoire revigoré et ainsi transformé en hymnes d’une modernité confondante. Ay Carmela ! par exemple, à l’inquié-tante introduction, marque bien la pression de la guerre et prend le contre-pied de l’originale qui soudainement paraît même légèrement naïve. Et puis, la graine klezmer insufflée par les clarinettes du groupe renvoie à une formidable métaphore du tourbillon révolutionnaire de cette époque hors normes.
Quinze morceaux, onze « originaux » et quatre titres enregistrés en live, composent l’album. On peut noter en premier lieu une volonté d’ouverture à un répertoire toujours militant bien que non spécifiquement coloré « Révolution sociale Espagnole » avec les reprises de Duerme negrito (Atahulapa Yupanqui), The Partisan (Léonard Cohen) ou encore de L’Estaca (Luis Llach). Les autres reprises font la part belle au répertoire anarchiste avec un hommage aux Solidarios (Durruti, Ascaso et Garcia Oliver) et une chanson enregistrée pour la première fois, écrite par des compagnons de la Colonne Durruti en hommage à ce dernier juste après sa mort (Sus Ojos). Œcuménique, El Comunero reprend aussi des chansons plus spécifiquement antifascistes et communistes.

Paquit@ (Al Toulouse)

 
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