No Pride for genocide

Comme l’an dernier, le mois des fiertés prend place alors que, sur les bords de la Méditerranée, Israël commet un génocide à Gaza tout en se positionnant comme un paradis LGBT. Nous ne pouvons laisser nos luttes devenir un étendard de haine. Comme nos camarades juif
ves qui ont refusé de servir dans l’armée israélienne, comme nos adelphes arabes qui se battent pour leur survie, crions le haut et fort : « No pride for genocide ».Israël commet un génocide à Gaza tout en se positionnant comme un paradis LGBT. Leur stratégie est soutenue et relayé à l’internationale comme par les organisateurs de l’Eurovision qui les laissent truquer le vote populaire par des campagnes étatiques ou en censurant les hués massives du public lors de leur prestation. Cette propagande cherche à cultiver l’image d’un pays touristique gayfriendly et d’une armée ouverte aux personnes LGBT par rapport à des arabes qui eux seraient homophobes et arriérés. Cultiver ce contraste offre une morale aux discours et aux actes racistes, c’est cela qu’on appelle l’homonationalisme. L’armée israélienne en produit une version extrême en plantant des drapeaux arc-en-ciel sur les décombres de Gaza sous lesquelles gisent les cadavres de femmes et d’enfants.
Dans les faits, le respect de la société israélienne envers les adolescent-es LGBTI est conditionnée à leur enrôlement dans ce projet colonial sioniste. Celles et ceux qui refusent de participer à 18 ans aux massacres sont envoyé
es en prison par cour martiale et subissent une stigmatisation intense. De plus, le gouvernement d’extrême-droite israélien ne cache pas sa base idéologique qui reste profondément nataliste et donc patriarcale.L’homophobie comme stratégie coloniale
L’hypocrisie ne s’arrête pas là puisque des organisations LGBTI palestiniennes comme Al-Qaws dénoncent la stratégie de chantage de l’armée israélienne. Celle-ci force des palestinien
nes à servir d’informateur ices sur les activités de la résistance pour leur colonisateur. Les homosexuels sont régulièrement pris pour cible et piégés dans le cadre de cette stratégie.Cet espionnage forcé a conduit à la mort de plusieurs personnes homosexuelles et renforce un climat de méfiance au sein de la société palestinienne. A Gaza, cette homophobie organisée a aussi été entretenue par le financement du Hamas à ses débuts. L’objectif du gouvernement israélien était alors de diminuer l’influence des organisations laïques dans la résistance palestinienne car celles-ci bénéficiaient d’un trop grand capital sympathie à l’international. En effet, ces dernières proposaient un projet de Palestine démocratique dont les citoyen
nes, qu’ils soient athées ou de confessions juive, musulmane ou chrétienne, auraient pu vivre dans la liberté et l’égalité.Enfin, Al-Bait Al-Mokhtalef (une organisation LGBTI d’arabes vivant en Israël) dénonce l’obstruction continue d’Israël contre les demandes d’asile de palestinien
nes trans ou homo vers son territoire mais aussi vers un pays tiers. Pour l’État sioniste, les arabes LGBTI sont avant tout des arabes qui menacent leur projet ethnonationaliste par leur simple existence sur le territoire où ils cherchent à créer une majorité nationale.En instaurant un climat de méfiance généralisé contre les personnes LGBT et en empêchant leur asile, Israël emploie la sexualité et la transidentité comme moyen de contrôle colonial qui divise la population colonisée.
Nous ne pouvons laisser nos luttes devenir un étendard de haine. Comme nos camarades juif
ves qui ont refusé de servir dans l’armée israélienne, comme nos adelphes arabes qui se battent pour leur survie, crions le haut et fort : « No pride for genocide ».Face à la propagande coloniale, face à l’homophobie et la transphobie au service de l’apartheid, soutenons la résistance palestinienne pour une Palestine libre, démocratique et laïque.