Nominations du nouveau gouvernement : un affront de plus aux femmes




Bien que nous n’attendions rien du gouvernement, celui-ci est parvenu à nous « surprendre » en choisissant Darmanin accusé de viol et opposant au mariage pour toutes et un Dupont-Moretti, protecteur de violeurs et ouvertement misogyne. Si ces nominations suscitent notre colère, elles s’inscrivent dans la continuité du mépris permanent de l’Etat envers les femmes.

Un Etat patriarcal et raciste au service du capital

La politique de ce gouvernement, comme de ceux qui l’ont précédé, participe directement à ce que les femmes restent les premières victimes du système capitaliste et patriarcal. Les associations de luttes contre les violences faites aux femmes restent sous-financées, l’accès aux soins demeure inégal, et cela, notamment à cause de la destruction du système de santé publique, amplifié notamment par la disparition de maternités et cliniques pratiquant l’IVG. Destruction organisée par le nouveau Premier ministre tout comme la nouvelle ministre de la culture, Roselyne Bachelot : ils ont été les artisan-es de la casse de l’hôpital et de la dégradation des conditions de travail des centaines de milliers de travailleuses qui le font tourner. Les inégalités ont aussi été renforcées par la casse de l’éducation, par une politique du logement quasi-inexistante et par une précarisation du prolétariat qui en premier lieu touche les femmes.

Des ministres violeurs, sexistes et LGBTIphobes

Aujourd’hui, c’est la une saloperie de plus. À côté de Darmanin, accusé de viol et d’abus de faiblesse par deux femmes, on trouve Dupond-Moretti, avocat pénaliste très médiatique qui a construit une carrière juteuse sur la défense d’accusés célèbres tels que Balkany, Cahuzac, Tapie, Merah mais aussi Georges Tron. Lors du procès pour viol de Georges Tron, l’avocat s’en était pris à l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), alors partie civile aux côtés des plaignantes, ainsi qu’à ces dernières. A propos de l’une d’elles, il dira : « À 30 ans, on n’est pas une potiche incapable de dire non à un homme qui vous prend le pied. » Dupond-Moretti a regretté, lors de la vague MeToo, une « hyper-réglementation » de la société et accuse certains mouvements féministes de « manipuler les femmes ». Quant à Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, elle a soutenu financièrement des associations masculinistes comme SOS Papa en Picardie et témoigné en faveur de Baupin. Pour couronner le tout, la ministre à l’égalité croit en la complémentarité des hommes et des femmes et à la nécessité des blagues à la machine à café...

Les femmes aux ministères : une duperie de plus

Le gouvernement met en avant sa composition paritaire, comme si la nomination de quelques femmes changeait quoi que ce soit : élues de longue date ou patronnes de petites et grandes entreprises, elles mèneront exactement la même politique que les hommes ! Nous ne nous ferons pas avoir par les quelques nominations de femmes, pas plus que par l’augmentation du nombre de députées aux dernières élections. Un gouvernement paritaire ? Plus de femmes dans les CA des entreprises du CAC40 ? En quoi ce serait une victoire ? Les travailleuses s’en foutent que ce soit des bourgeoises ou des bourgeois qui les exploitent.

Unissons nos colères : organisons nous !

Le nouveau gouvernement valide ce qu’on sait déjà : les pantins du capitalisme, du patriarcat et du système raciste ne feront aucun cadeau aux femmes. Les bourgeois, patrons ou politiciens échappent toujours à la justice. Face à eux, il est urgent de s’organiser pour défendre nos intérêts, dans nos organisations, syndicats et collectifs. Partout où il faudra, tant qu’il le faudra, nous devons nous unir pour briser les mécaniques patriarcales.

Commission Antipatriarcat de Union communiste libertaire, le 07 juillet 2020.

 
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