Antipatriarcat

Normes esthétiques : ce que le patriarcat fait aux corps des femmes




Au-delà d’être mal soignées quand elles sont malades, les femmes sont aussi blessées, maltraitées, empêchées, opérées quand elles sont en bonne santé, voire rendues malades. Normes esthétiques, pauvreté, exploitation sexuelle et reproductive, entraves à l’épanouissement, pénibilité des métiers réservés et évidemment violences sont autant d’atteintes à la santé des femmes.

L’apparence des femmes est une préoccupation importante du patriarcat. De nombreuses normes véhiculées par la pub, la mode et les medias conduisent les femmes à modifier et à abîmer leurs corps. Chirurgie esthétique «  classique  » (des seins en majorité), chirurgie de la vulve (merci le porno), chirurgie de l’estomac liée à la grossophobie  : ce ne sont que quelques exemples de ces mutilations dans leur dimension chirurgicale, avec des séquelles qui peuvent être lourdes.

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Au-delà, du port des talons hauts (explicitement ou implicitement forcé dans certains métiers) à l’anorexie, les femmes sont poussées à satisfaire à l’injonction à se contrôler et à être désirables. Côté boulot, et si nombre d’entre eux sont toxiques, la pénibilité des métiers féminisés est moins reconnue puisque les critères de pénibilité sont définis à partir des métiers de l’industrie. Les accidents du travail et les maladies professionnelles reconnues sont en nette augmentation pour les femmes.

La pauvreté frappe davantage les femmes que les hommes, et l’union sacrée du capitalisme et du patriarcat augmente pour elles le risque de ma­ladies cardiovasculaires, de troubles psychologiques et psychiatriques, de manque de suivi cancérologique et gynécologique, de défaut de déclaration de grossesse.
Dès l’enfance, les filles sont moins encouragées voire découragées de faire du sport, et cela entraîne un manque d’activité physique pour 47 % des femmes adultes. Les vêtements des femmes, ajustés et plus décoratifs que confortables, ne favorisent pas (litote) l’activité.

Des corps empêchés

Depuis récemment, le sujet des règles devient moins tabou, et il est possible d’énoncer des causes sociales qui rendent les périodes de saignement compliquées à vivre. Côté sexualité, les femmes continuent à moins accéder à l’orgasme que les hommes.

Le contrôle de la fécondité reste une préoccupation des pouvoirs et s’exerce de façons opposées  : que ce soit par volonté eugéniste ou pour favoriser la rentabilité capitaliste, cela passe toujours par la limitation de la liberté des femmes. De leur côté, toutes les religions continuent de vouloir imposer leur avis sur l’avortement au risque de la mort des femmes.

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Des femmes sont exploitées, pour le plaisir des hommes qui ont recours à la prostitution ou pour satisfaire le désir d’enfants de personnes qui considèrent que c’est un droit avec la gestation pour autrui (GPA). Quant au porno, il a lui aussi des conséquences considérables en termes de santé physique et psychologiques, notamment sur les actrices.

Même quand on a rencontré le féminisme (voire le communisme libertaire) il faut parfois une vie pour se défaire des normes esthétiques et de comportement que le patriarcat impose avec son complice le capitalisme. Apprenons aux petites (et aux grandes) filles qu’elles sont parfaites comme elles sont. Fabriquons des guerrières heureuses qui détruiront le patriarcat et ses suppôts, humains comme entreprises.

Christine (UCL Sarthe)

 
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